Cette importante infrastructure se trouve dans un état piteux et lamentable, loin de faire honneur à la région. Plafonds poussiéreux et recouverts de toiles d'araignée, papiers gras, sachets en plastique noirs, restes de repas, bouteilles d'eau minérale vides, canettes de bière…font partie désormais du décor. Des familles entières assises parfois à même le sol faute de sièges, mastiquant des sandwiches douteux. L'ouïe agressée par un tintamarre assourdissant à coups de décibels émanant des kiosques vendeurs de cassettes audio. Aux alentours, cafés, restaurants et autres gargotes faisant fi de toute règle d'hygiène, insalubres, vendent des casse-croûte exposés aux quatre vents sur des étals de fortune, à la poussière et aux gaz d'échappement des véhicules. Des odeurs pestilentielles d'ammoniaque vous saisissent à la gorge. Une seule vespasienne exploitée par un privé, pratiquant des prix exagérés, pousse les gens pressés à se soulager sur les murs du Technicum mitoyen. De nuit, avec le manque d'éclairage, les lieux deviennent le refuge des marginaux et des rats où il n'est pas conseillé de s'aventurer. C'est ce tableau hideux que donne la gare routière de Sétif, la deuxième wilaya du pays. L'une des plus importantes en matière de trafic et d'affluence des voyageurs de par sa situation géographique sur les Hauts-Plateaux, carrefour économique quasi incontournable, située à la périphérie immédiate à l'est de la ville. Elle accueille quotidiennement plus de 190 000 passagers, 300 cars, 900 taxis qui desservent 14 wilayas, en plus des 450 bus urbains. Située en bordure de la RN5 et aux abords du stade du 8-Mai-45, elle est prise d'assaut par des milliers de supporters, accentuant le sentiment d'insécurité le jour des compétitions. Ainsi donc, la gare routière de Sétif, vitrine de la région, l'une des cinq premières à l'échelle nationale, se trouve dans un état piteux et lamentable qui est loin de faire honneur à une ville réputée pour la qualité de ses prestations en matière de transport des voyageurs, créneau qui, dans un passé récent, faisait sa réputation. Farid Benabid