Une élimination. Encore une autre. Toujours aussi précoce et lamentable. En fait, les participations de l'USM Alger à la Ligue des champions d'Afrique passent et se ressemblent, toujours avec le même décor fait de gâchis et de maladresses. À l'image des années précédentes, l'USMA se fait éjecter prématurément de la course pour les mêmes raisons. Mentales. En face d'un adversaire, le Port Autonome de Dakar en l'occurrence, qu'ils pouvaient largement remettre à sa place dès la première mi-temps de jeu, les Usmistes ont, encore une fois, commis leur péché fatidique. Celui de prendre la grosse tête, sous-estimant le vis-à-vis, une fois l'avantage pris au tableau d'affichage. À 2-0, au bout de 20 minutes de jeu, les choses s'annonçaient plutôt sous de bons auspices pour les Algériens devant des Sénégalais dépassés et tellement fébriles en défense. De l'aveu même de leur coach, les Sénégalais donnaient l'impression franchement de ne plus faire le poids devant l'ascendant algérois. Ils accusent le coup. Mais voilà, au moment où il fallait justement tenter d'étouffer toute velléité de réaction de l'adversaire, histoire de tuer le match pour se mettre à l'abri, les joueurs de l'USMA ne résistent pas aux sirènes de la facilité. Ils nous sortent, du coup, leur numéro habituel de passes à dix sur fond de holà, les talonnades à satiété et l'individualisme à outrance comme si l'affaire était déjà pliée. Le vedettariat fait son show. La solidarité collective se disloque. La combativité aussi. Et à ce jeu-là, l'on perd vite sa concentration et son application. Or, les visiteurs, tout aussi dévastateurs que les héros de la fameuse série de télé, subissent mais n'abdiquent pas. Bien mieux, ils laissent passer l'orage avant de revenir à la charge. Le temps que les Usmistes baignent allègrement dans cette confiance démesurée. Il a suffi d'une minute pour que le Port Autonome se remette en selle. Une balle arrêtée joliment exploitée et un contre foudroyant ont suffi pour jeter l'émoi dans le temple du 5-Juillet. Ce moment “d'absence” de l'équipe de l'USMA ne peut être justifié que par cet excès de confiance déconcentrant. À ce niveau de la compétition, il s'agit évidemment d'une erreur impardonnable pour une équipe qui fait figure de ténor dans le championnat national. C'est le premier manquement grave de l'équipe. Pourtant, les joueurs avaient été avertis que cette formation sénégalaise était agressive et qu'elle recelait des attaquants redoutables, à l'image de ce diable de Ibrahima Sissé, auteur du doublé meurtrier. Qu'à cela ne tienne, il restait tout de même une mi-temps pour l'USMA afin de refaire son retard. Mais, pour ce faire, encore fallait-il des joueurs prêts pour une nouvelle bataille. Outre l'expulsion de Achiou qui a porté un coup de massue au plan offensif de l'USMA, le staff technique a reposé sa stratégie de redéploiement en deuxième mi-temps sur des éléments qui n'étaient pas à 100% de leurs moyens. Dziri et Belkaïd n'étaient pas prêts pour ce match en dépit de toute leur bonne volonté. À l'arrivée, l'USMA a eu du mal à finir le match face à une équipe largement à sa portée. Cette gestion infructueuse de l'effectif a porté certainement un sérieux coup à l'équipe. C'est là le second manquement de l'équipe. Cela fait déjà trop pour une formation qui aspire au haut niveau ! Biskri reste En dépit de l'élimination en Ligue des champions d'Afrique, le coach de l'USM Alger, Mustapha Biskri, restera en place, affirme une source digne de foi. Du côté de la direction usmiste, on affirme que cette élimination ne doit pas perturber le groupe qui doit vite réagir en prévision notamment du match en retard des huitièmes de finale de la Coupe d'Algérie, prévu ce jeudi à Bordj Bou-Arréridj face à l'USM Annaba. Une rencontre capitale pour l'équipe qui mise sur ce challenge pour sauver sa saison. En outre, à l'issue de la rencontre face au PAD, le coach Biskri a déclaré : “Se faire éliminer de la sorte, c'est vraiment désolant. Les joueurs ont fait le maximum, même après l'expulsion de Achiou, sans parvenir à refaire le retard. Je pense que nous avons raté le coche en première période où l'on pouvait largement plier la rencontre. Nous avons été surpris par les deux buts sur des erreurs impardonnables. Nous avons tenté ensuite de reprendre du poil de la bête. Le troisième but nous a redonné confiance, mais les Sénégalais ont tenu bon. C'est un échec qui fait mal mais il faut savoir vite relever la tête et reprendre le travail. Il nous reste encore la coupe et le championnat que nous devons jouer à fond. Cependant, j'espère que cette élimination ne va pas affecter le moral de mes joueurs.” S. B.