À Boumerdès, les autorités ont déjà régularisé plusieurs cas, et ce, dans le but d'accélérer les redditions. Pour appuyer la mise en œuvre des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les autorités semblent décidées à assurer toutes les conditions nécessaires pour favoriser le maximum de rééditions de terroristes encore en activité. À Boumerdès, où le GSPC est fortement implanté, on commence à récolter les fruits des nouveaux textes de la charte avec la réédition imminente de plus 45 terroristes écumant les maquis de la wilaya. Même si des attentats continuent à endeuiller des familles, les autorités sont en train de faire tout en direction des terroristes pour les convaincre de déposer les armes. Outre les mesures prévues par les textes dont ils vont bénéficier, les repentis, qui ont conclu des mariages religieux de type orfi, ont vu leur situation régularisée conformément aux lois en vigueur. De nombreux cas ont été traités par le parquet de Boumerdès qui s'attend à d'autres demandes de régularisation comme nous l'a expliqué avant-hier M. Medjreb Douadi, procureur général près la cour de Boumerdès. “Nous sommes prêts à examiner et régulariser toutes les situations qui nous parviennent”, a-t-il précisé au cours de cette conférence. Mais de nombreux terroristes morts ont laissé derrière eux des femmes et des enfants. “Ceux-là aussi nous prenons en charge leur régularisation pourvu qu'ils fassent la demande et s'appuient sur des témoins qui prouvent que le mariage a été contracté suivant la religion”, précise le procureur, ajoutant qu'aucun cas de ce type ne s'est encore présenté, mais ils peuvent exister. Mais les terroristes, qui se sont rendus aux autorités et qui se sont mariés conformément aux préceptes de l'Islam, sont nombreux et ont été tous régularisés comme le cas de B. N. qui, selon nos sources, s'est marié le 5 février 2005 avec une femme avec qui il a eu un enfant. Après une demande introduite auprès du tribunal en date du 25 décembre 2005, le tribunal a, après enquête faite auprès des deux familles et de témoins, régularisé le mariage tout en reconnaissant l'appartenance et l'affiliation de l'enfant âgé de 5 ans au couple. La famille jouit actuellement de tous ses droits et dispose d'un livret de famille en toute légalité. Un autre cas a été régularisé par le parquet de Boumerdès lorsqu'une femme âgée de 30 ans s'est présentée le mois de février dernier au tribunal pour affirmer avoir été mariée en 1997, selon la religion, à un terroriste avec qui elle a eu deux enfants, une fille et un garçon âgés respectivement de 8 et 5 ans. Le mariage fut inscrit à l'état civil après enquête menée par le tribunal qui a fait appel à des témoins et aux deux familles du couple. Un groupe de repentis a appuyé par son témoignage ce mariage qui fut aussitôt validé avant d'être inscrit à l'état civil après l'approbation du parquet qui a reconnu également le lien de parenté des deux enfants avec le couple. Une dote composée de quelques pièces d'or a été versée à l'épouse. Nous nous ne pouvons citer tous les cas, mais selon nos sources, plusieurs situations similaires ont connu une issue favorable. M. T.