En annonçant son appui à la charte pour la paix et la réconciliation, Hassan Hattab compte se rendre dans les prochains jours aux autorités en compagnie d'une centaine d'éléments en trêve depuis plus d'une année. Dans un communiqué daté du 27 décembre de l'année 2006, l'ancien “émir” du GSPC, Hassan Hattab, au-delà du fait qu'il soutient la politique de réconciliation du président de la République ainsi que les efforts qu'il déploie pour la concrétisation de la charte pour la paix, annonce son intention d'œuvrer dans ce cadre afin de “réconcilier les frères entre eux, tout en assurant la stabilité et la paix pour le pays”. L'ancien “émir” réitère par la même occasion son appui à la démarche du président de la République. “Nous renouvelons notre appui aux dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale et nous espérons que le président de la République ira jusqu'au bout de sa démarche appelée à rassembler les frères autour des mêmes objectifs visant a assurer au pays sécurité et stabilité pour tous”, précise Hassan Hattab. L'ancien “émir” affirme avoir pris connaissance du dernier discours du président de la République et lui souhaite un succès total pour réconcilier les frères de la même nation et du même pays entre eux. Ainsi, Hassan Hattab vient de rompre le silence en annonçant, cette fois-ci, ouvertement, son appui au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour sa politique de réconciliation. Selon de nombreux observateurs, l'intervention du fondateur du GSPC se produit au moment où l'organisation terroriste est traversée par des problèmes internes, comme elle intervient dans un contexte politico-sécuritaire marqué par l'effondrement de la zone 2, considérée comme la principale branche du GSPC. Ainsi, la déclaration de Hattab est perçue comme un appel aux autres terroristes, notamment les alliés de Abdelhamid Saadaoui, alias Yahia Abou Haytem, qui vient d'être mis en détention dans un maquis près de Boumerdès par ses pairs pour des problèmes de gestion de l'argent du racket. Un appel pour déposer les armes, adressé aux groupes de la zone 2, pour rejoindre ses rangs, d'autant plus que Saadaoui a été toujours considéré comme un allié de Hassan Hattab. Certaines sources ont avancé que ce n'est pas seulement l'argent qui est à l'origine de la neutralisation de Abou Haytem, mais ses intentions de se rendre aux autorités. On avance même qu'il a été aperçu à Aïn El-Hamra, dans la commune de Bordj Menaïel, en compagnie d'un des membres de sa famille. Ce qui laisse supposer que ses liens avec Hassan Hattab étaient toujours maintenus. On sait déjà que Hattab, actuellement retranché avec une centaine de ses fidèles dans les maquis localisés dans la wilaya de Boumerdès, avait exprimé, à la veille de l'annonce du projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, son intention de se rendre. Elle sera suivie quelques jours après par une sorte de trêve conclue entre les autorités et Hassan Hattab, tandis que plusieurs de ses proches se sont rendus et ont même fait campagne pour convaincre d'autres terroristes à adhérer à la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Aujourd'hui, les contacts seraient très avancés en vue de faciliter les redditions. Il faut savoir que les divergences entre Hassan Hattab et les autres “émirs” ont commencé dès l'annonce du projet de la réconciliation nationale par le président de la République. Mais selon des repentis proches de Hattab, ce sont les intentions affichées par Al-Qaïda de récupérer le GSPC qui sont à l'origine de la mise à l'écart de l'ancien “émir”. Ce dernier voulait rester fidèle à la ligne de conduite qu'il a tracée à son mouvement alors que d'autres voulaient faire du GSPC une “filiale” d'Al-Qaïda pour le Maghreb et le Sahel. M. T.