Un changement interviendrait-il à la direction du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune ? Assez probable. Surtout que la conférence nationale devant couronner, mercredi, les rencontres de wilaya s'est, en deux temps, trois mouvements, muée en congrès extraordinaire dont les travaux ont débuté, jeudi, à la Mutualité des matériaux de construction de Zéralda, pour ne prendre fin qu'aujourd'hui. Expliquant cette décision, Louisa Hanoune a avancé la nécessité d'apporter des amendements aux statuts du parti pour les mettre “en conformité avec les développements de ses structures et son élargissement sur la scène nationale”. Un argument brandi aussi par Djelloul Djoudi, président du groupe parlementaire du parti, qui argue de l'impossibilité de tenir un congrès ordinaire qui, statutairement, ne pourrait se tenir que 3 mois après sa convocation. Y a-t-il vraiment urgence à vouloir tenir coûte que coûte un congrès en un laps de temps très court ? N'y aurait-il pas quelques dirigeants du parti qui contestent Louisa Hanoune, sa gestion du parti ou la ligne politique qui lui est imprimée et qu'il y a lieu de neutraliser au plus vite avant que la sphère des frondeurs ne s'élargisse davantage ? S'il est difficile de répondre à toutes ces interrogations, il n'en demeure pas moins que l'argument officiel avancé par Louisa Hanoune l'ayant amenée à convoquer ce congrès extraordinaire, à savoir l'élargissement de la base militante, ne tient pas vraiment la route. Ce sont d'autres considérations qui ont présidé sa décision. Approché pour savoir si le présent congrès pourrait déboucher sur la mise en place d'une nouvelle direction, Djelloul Djoudi affirme, lapidaire : “J'ai rien à vous dire maintenant. Il faut attendre samedi pour le savoir.” Comme à son accoutumée, Louisa Hanoune s'est longuement étalée sur la question de la privatisation des entreprises publiques en réitérant sa revendication d'abrogation de la loi sur les hydrocarbures assortie de l'exigence de l'ouverture d'un débat national sur la question. Elle n'a pas manqué d'interpeller Ouyahia sur son engagement, pris devant les députés après le séisme de mai 2003, à préserver les entreprises publiques, alors que, depuis, beaucoup d'entreprises publiques ont été privatisées. Se disant contre la violation du droit de recours à la grève, Louisa Hanoune est allée jusqu'à qualifier l'utilisation de la justice contre les syndicats de “dérive globale” et de “provocation inacceptable”. Le gouvernement se targue d'avoir créé près d'un million d'emplois ? “Ce sont des emplois précaires qui disparaissent l'espace d'une année”, rétorque Louisa Hanoune. Le sort du corps de la police s'est-il amélioré depuis son détachement des effectifs de la Fonction publique ? La première dame du PT voit plutôt là le début de l'éclatement de toute la Fonction publique sujette à un dégraissement de 15% de ses effectifs, une recommandation du FMI. Pour ce qui est de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, même si elle est émaillée de contradictions et de limites, elle ne l'applaudit pas moins du fait que la solution est algéro-algérienne et que c'est pour la première fois que l'Etat algérien ait produit un document officiel où il reconnaît qu'il y a eu guerre. Elle ne s'est pas moins prononcée contre “l'exclusion politique d'aucune partie de la société” et exige “l'ouverture d'un débat large pour tourner définitivement la page de la tragédie nationale”. ARAB CHIH