Les dirigeants irakiens ont dénoncé, hier, dans un communiqué, les déclarations du président égyptien Hosni Moubarak, affirmant que leur pays était en guerre civile et mettant en garde contre l'influence de l'Iran dans la région. Ces propos ont suscité “mécontentement et étonnement” en Irak, ont affirmé, dans un communiqué lu à la presse, le président Jalal Talabani, un Kurde, le Premier ministre, le chiite Ibrahim Jaâfari, et le président temporaire du Parlement, le sunnite Adnane al Pachachi. “Cette déclaration a suscité le mécontentement de notre peuple, toutes appartenances confessionnelles, ethniques et politiques confondues, et provoqué le mécontentement et l'étonnement du gouvernement irakien”, ont souligné les trois dirigeants, en référence aux propos de M. Moubarak disant que “les chiites sont, en général, toujours loyaux à l'Iran et non aux pays dans lesquels ils vivent”. “Nous avions également été étonnés de voir les problèmes de sécurité en Irak qualifiés de guerre civile, alors que notre peuple est loin d'une guerre confessionnelle et d'un conflit civil”, ont ajouté les leaders irakiens. Dans leur déclaration, les trois dirigeants irakiens ont indiqué avoir demandé au ministre des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, d'“obtenir par les canaux diplomatiques des éclaircissements” au gouvernement égyptien sur les déclarations du président Moubarak. Par ailleurs, le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, a écarté l'idée selon laquelle l'Irak serait en état de guerre civile, reconnaissant, cependant, “un carnage terrible” et “de nombreux massacres” à travers le pays. “La plupart des gens et la plupart des dirigeants politiques en Irak ont une opinion différente de celle du président Hosni Moubarak ou de Iyad Allaoui”, selon qui le nouveau régime de Bagdad est en proie à une guerre civile, a insisté le chef de la diplomatie britannique. Pour rappel, samedi, le président égyptien Hosni Moubarak a estimé que l'Irak était en proie à une guerre civile menaçant la région et mis en garde contre l'influence de l'Iran au Moyen-Orient, dans une interview à la chaîne Al Arabiya. Enfin, la présidence égyptienne a tenté d'atténuer, hier, les propos du chef de l'Etat Hosni Moubarak sur l'influence de l'Iran en Irak, à la suite du mécontentement affiché par le gouvernement irakien. “Les propos du président sur l'Irak reflètent sa grande inquiétude face à la dégradation de la situation et son attachement à l'unité de l'Irak”, a déclaré le porte-parole de la présidence, Souleïmane Awad, cité par l'agence gouvernementale Mena. R. I./Agences