La nouvelle manne pétrolière a transformé l'Algérie en un créditeur net, par rapport au reste du monde, et a essentiellement éliminé les besoins de financement extérieurs, et les deux nouvelles opérations de prêt de la Banque, envisagées pour 2004-2005, ne se sont ainsi pas concrétisées. “La mise en œuvre du CAS, et de manière plus générale des réformes, a été dans une large mesure déterminée par les développements politiques et économiques de la période 2003-2004. Les progrès accomplis varient d'un secteur à l'autre avec des résultats très importants dans les secteurs des télécommunications et de l'énergie, mais des progrès moindres dans d'autres domaines tels que celui de la privatisation des entreprises publiques et pratiquement pas de progrès dans le secteur financier.” C'est ce que rapporte Yves Duvivier, chef du bureau de la Banque mondiale en Algérie dans le premier numéro de Nawafid, une publication du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb. “La nouvelle manne pétrolière a essentiellement éliminé les besoins de financement extérieurs de l'Algérie et les deux nouvelles opérations de prêt de la Banque envisagées pour 2004-2005 ne se sont ainsi pas concrétisées”, relève Yves Duvivier. Chef du bureau de la Banque mondiale en Algérie, il explique que certains travaux analytiques et service-conseils proposés ont été également annulés ou mis en suspens mais d'autres travaux analytiques, de moindre importance, ont été menés et des opérations d'assistance technique complémentaire, en fonction de la “demande du client”. Au cours des trois dernières années, écrit Yves Duvivier, l'Algérie a continué à progresser dans la mise en place d'une économie de marché. Cependant, fait-il remarquer, “il reste beaucoup à faire pour assurer une croissance rapide et durable, avec une mise en œuvre accélérée des réformes”, estimant que les défis majeurs identifiés dans le CAS et les objectifs et stratégies correspondants du groupe de la Banque mondiale sont toujours d'actualité. “La croissance de l'Algérie continue de dépendre fortement des exportations d'hydrocarbures et le pays reste vulnérable aux chocs pétroliers. L'Algérie doit encore consolider et renforcer son équilibre macroéconomique, diversifier son économie et augmenter la productivité. La reprise de la croissance hors hydrocarbures est toujours largement alimentée par les investissements publics. Les investissements privés sont en hausse, mais le climat des affaires laisse encore à désirer et les IDE restent en dessous des espérances. L'accès aux services de base (transports, logements, eau, informations et télécommunications) n'est pas encore à la hauteur de la demande. L'éducation et la santé dont la qualité s'était fortement détériorée durant les années 1990, n'ont pas connu d'amélioration notable depuis 2000. Les réformes sont encore en cours et la réponse du secteur privé en termes d'offre, est encore limitée”, note Yves Duvivier. évoquant le Programme complémentaire de soutien à la croissance économique, le chef du bureau de la Banque mondiale en Algérie estime qu'un tel niveau de dépenses publiques comporte des défis majeurs en termes de qualité des dépenses. Il soulève, plus que par le passé, des défis en matière de stratégies sectorielles, de programmation des dépenses, d'exécution et de gestion de programmes, de contrôle et d'évaluation, afin de s'assurer que les investissements vont générer plus de croissance et de développement et d'éviter les risques accrus de gaspillage. M. Duvivier signale que la manne pétrolière a transformé l'Algérie en un créditeur net par rapport au reste du monde. Le bénéfice d'un accès direct à l'expertise d'institutions comme la Banque, intervenant comme partenaire finançant directement des projets ou programmes, risque ainsi d'être perdu si de nouveaux instruments, comme l'Assistance Technique Remboursable ne sont pas rapidement mis en place avec ses partenaires. Après la clôture de la majorité des projets actuels, l'impact des actions de la Banque en Algérie, à travers son portefeuille de projets, se trouvera considérablement réduit. Une activité majeure pour 2005-2006 sera la revue des dépenses publiques à laquelle le gouvernement attache une importance particulière, étant donné l'ampleur du programme d'investissement. La Banque mondiale prépare actuellement une mise à jour du rapport sur la pauvreté, un examen du cadre légal pour les entreprises et une note sur l'enseignement secondaire. La Banque apporte également son appui au ministère des Transports pour la conception d'une “carte routière” en vue de la mise en œuvre d'une nouvelle stratégie sectorielle. Meziane rabhi