Lors du prochain round, l'Algérie devra présenter les derniers ajustements économiques. Après le septième round, les négociations en vue de l'accession de l'Algérie à l'OMC reprendront le 25 juin prochain à Genève pour un round probablement décisif. Il s'agira du huitième round de négociations multilatérales, réunissant la délégation algérienne avec les 147 membres et au cours desquelles l'adhésion de l'Algérie «pourrait être fixée», d'autant que les discussions bilatérales sont quasiment bouclées. Cette date marquera l'ouverture, à Doha, d'un nouveau cycle de négociations devant aboutir à un nouvel accord pour lequel les conditions d'accès seront draconiennes. Cependant le ministre du Commerce, M. Noureddine Boukrouh, a affirmé, hier, que le procès-verbal de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, «le résumé factuel» est en voie de finalisation. «Les négociations ont très bien avancé et nous sommes parvenus à des résultats extrêmement positifs, ce qui nous laisse envisager un prochain round tout à fait décontracté» a souligné le ministre du Commerce. Ces négociations multilatérales porteront sur les dernières offres de l'Algérie concernant le dossier des contingents et tarifs douaniers, les subventions à l'énergie et à l'agriculture, ainsi que les modalités relatives aux brevets, les droits à la propriété intellectuelle et la normalisation de la législation économique et financière du pays. A ce sujet, M.Boukrouh s'est voulu rassurant en déclarant «nous n'avons renoncé à aucune de nos positions en prévision de notre adhésion». L'Algérie s'est engagée «avec le niveau le plus bas en matière de droits de douane et le maintien de sa politique de soutien au développement de l'agriculture», a ajouté M.Boukrouh. En ce qui concerne les multilatérales, Boukrouh avait souligné par le passé que «ce qui compte le plus pour l'organisation, ce n'est pas le taux qu'un pays peut afficher en matière de tarifs douaniers, c'est surtout la mise en conformité de toute sa législation avec celle des pays membres». D'ailleurs, il l'a rappelé hier, en insistant sur le fait que «nous voulons défendre et assurer l'entrée de l'Algérie à l'OMC avec le minimum de dégâts» au terme de la rencontre tenue avec les chambres de commerce et d'industrie au siège de la Caci. Dans le même contexte, il a indiqué qu'une réunion s'est déroulée il y a deux mois à Alger, avec des représentants de l'administration américaine et qui, anticipant sur le prochain round, a permis aux deux parties de faire le point de «manière spécifique» pour épuiser les objections et réserves soulevées, en prévision de cette accession. Cette réunion, a-t-il dit, a été suivie aussitôt d'une rencontre destinée à passer en revue tous les segments multilatéraux et s'assurer du programme de conformité annoncé depuis 2002 par l'Algérie. Par ailleurs, M.Willaims J. Burns, assistant du secrétaire d'Etat américain chargé du Proche-Orient a déclaré, lors de sa dernière visite à Alger, avoir évoqué avec le chef de l'Etat la question de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et «le soutien que les Etats-Unis pourraient lui apporter dans ce sens». Tandis que l'Italie s'est également manifestée à l'égard de l'Algérie par la position affichée de son nouvel ambassadeur à Alger, Giovanni Battista Verderame, qui a réitéré l'engagement de son pays à apporter tout le soutien et l'assistance pour la finalisation du processus de l'accession de l'Algérie à l'OMC. Le 25 juin, la délégation algérienne devrait également «faire le point final» sur les négociations bilatérales et multilatérales et présenter les derniers ajustements économiques, notamment l'accès au marché pour les marchandises et services. Pour rappel, en huit rencontres, l'Algérie a répondu à la totalité du questionnaire de l'OMC ainsi qu'aux questions réponses additionnelles. Le groupe de travail de l'accession de l'Algérie à l'OMC s'était réuni pour la première fois en avril 1988.