Il est prévu de renforcer les capacités d'accueil touristiques avec 138 000 lits supplémentaires à l'horizon 2015. Le tourisme est le secteur le plus créateur de richesses : 12% du PIB mondial, des gains estimés à près de 700 milliards de dollars US et une croissance annuelle de près de 8%. Un secteur qui emploie quelque 207 millions de personnes (10% de l'emploi mondial) et qui comprend de grandes possibilités d'investissement (10% des investissements mondiaux et plus de 800 millions de déplacements touristiques en 2005). Ces statistiques ont été avancées hier lors de l'ouverture du séminaire sur le tourisme urbain, facteur de promotion de la ville qui se poursuit encore aujourd'hui à l'hôtel Riadh, organisé conjointement par le ministère du Tourisme et le ministère délégué chargé de la Ville. Des données qui laissent perplexe plus d'un s'interrogeant, à l'occasion, sur la part qui pourrait revenir à l'Algérie de ce flux touristique et des bénéfices du tourisme dans le monde, à plus forte raison que l'Organisation mondiale du tourisme prévoit l'augmentation du flux touristique en 2015, jusqu'à atteindre 475 millions et générera près de 2 000 milliards d'euros. C'est dire que le secteur du tourisme est une véritable mine d'or, une source intarissable de revenus hors hydrocarbures générateur de postes d'emploi direct et indirect. Mais le constat actuel, dans notre pays, n'est pas sans démontrer que l'Algérie est loin d'être une destination attractive, et ce, malgré les discours officiels qui évoquent une croissance de 15,9% par an entre 2000 et 2005. Un chiffre dérisoire au regard des potentialités dont regorge le pays en mal d'options pour une politique touristique adéquate. Une réalité qui nous amène aujourd'hui encore à s'interroger sur les choix à adopter jusqu'au statut à réserver à la capitale, les métropoles, les villes, les agglomérations, etc. M. Boukerzaza, ministre délégué chargé de la Ville, a plaidé hier pour un statut particulier pour la capitale. “Oran n'est pas Alger, Sétif n'est pas Constantine, une ville ne peut avoir la même armature urbaine qu'une agglomération, etc.”, donnera-t-il en exemple, soulignant la nécessité de clarifier les responsabilités de chacun et insistant sur la sensibilisation des acteurs des collectivités locales qui, de son avis, ont un rôle déterminant à jouer dans ce domaine. Evoquant la délinquance et la petite criminalité qui règnent dans les villes, l'urbanisation anarchique, le problème du logement donnant lieu à des bidonvilles, M. Boukerzaza a expliqué que tout est pris en charge dans le cadre des programmes sectoriels, en plus de la loi d'orientation de la ville dont les décrets d'application verront le jour incessamment. Le secteur du tourisme, quant à lui, bénéficie de grandes opportunités d'investissement (172 ZET déclarées par voie réglementaire et un dispositif législatif et réglementaire avantageux et incitatif) sans que cela ne se traduise réellement et concrètement sur le terrain. Il est question également d'une offre touristique en constante évolution (1 004 établissements hôteliers totalisant 81 024 lits et 755 agences de tourisme et de voyages, des potentialités touristiques riches et diversifiées (naturelles, culturelles, historiques, climatiques, thermales, urbanistique…). Nabila Saïdoun