Selon les premiers résultats du suffrage, les professeurs de l'enseignement supérieur ont exprimé leur volonté d'entamer une grève illimitée à partir du 11 mai et ce, malgré les “intimidations de la tutelle”. Toutes “les intimidations et les menaces” exercées par le ministère de l'Enseignement supérieur n'ont pas persuadé les enseignants d'abandonner leurs revendications. Plus déterminés que jamais, les enseignants du supérieur ont voté en faveur d'un débrayage illimité à partir du 11 mai prochain. “À travers le scrutin organisé durant les deux jours de contestation, les professeurs de l'enseignement supérieur ont exprimé leur ras-le-bol des conditions socioprofessionnelles déplorables”, a déclaré M. Cherbal, coordinateur du Centre du syndicat du Cnes. Il explique que malgré les blocages de l'administration qui a tenté d'empêcher le scrutin, les enseignants étaient nombreux à participer au suffrage qui s'est déroulé, selon lui, “de manière très normale”. Le taux de participation était supérieur à 70%. “Encore une fois, nous avons montré que le Cnes est un syndicat représentatif. De leur côté, les professeurs ont exprimé leur colère quant à la non-satisfaction de leurs revendications, notamment la revalorisation des salaires, le statut particulier de l'enseignant universitaire ainsi que le libre exercice du droit syndical”, a-t-il précisé. Il a argumenté ses déclarations en donnant les premiers résultats du scrutin : à l'université des sciences technologiques d'Oran, 90% des professeurs ont répondu oui à la grève illimitée. À l'Institut national d'informatique, le oui à la grève était de 83%. Le même taux a été enregistré à l'université des sciences humaines de Bouzaréah. 80% de oui pour le département de langue arabe de l'Université d'Alger, et 89,5% pour l'Institut national d'agronomie. “Selon les premiers résultats du scrutin, les enseignants ont répondu favorablement à la grève illimitée du 11 mai”, a estimé M. Cherbal. Il explique, par ailleurs, que la consolidation du suffrage aura lieu lors de l'assemblée nationale des 27 et 28 avril prochains, ensuite, un préavis de grève sera déposé au ministère de l'Enseignement supérieur. Au sujet du débrayage du 17 et d'hier, le coordinateur du Centre du syndicat du Cnes a déclaré que la grève a été massivement suivie. “Il est clair que la situation échappe au ministère de tutelle. C'est pour cela que la Coordination intersyndicale de l'enseignement supérieur demande audience au Chef du gouvernement afin de dialoguer sur les revendications des enseignants”, a-t-il conclu. De son côté, le ministère de tutelle a jugé que la grève des 17 et 18 est illégale. “Nous n'avons rien contre la famille de l'enseignement, mais nous leur demandons de se conformer à la loi. La loi 90-14 du 31 mars stipule que les syndicats doivent présenter la liste des adhérents afin de voir leur représentativité. Malheureusement, aucun syndicat n'a envoyé les listes, à part un seul. Ce qui fait que la grève est illégale”, a déclaré M. Benhamouda, chargé de communication au département de M. Harraoubia. Il a précisé, par ailleurs, que la grève n'a été suivie qu'à 32% à l'Université d'Alger. Nabila Afroun