Le CNES brandit la menace de grève en raison des mesures transitoires de grade des fonctionnaires fixant la grille indiciaire des traitements des régimes de rémunération. Comme il fallait s'y attendre, le mouvement de protestation sera reconduit pour une date ultérieure, puisqu'aucun signe de “bonne volonté” n'a été exprimé par le gouvernement mis à part les menaces et les intimidations. Les syndicats autonomes formant la coordination de la Fonction publique ont décidé de se référer à leur base pour arrêter la nature de l'action de protestation. “C'est les bases des syndicats qui vont voter pour les actions à venir ; soit d'aller vers une grève cyclique ou ouverte”, a déclaré M. Meriane, le porte-parole de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au siège de l'Unpef sis au 1er mai à Alger. L'interlocuteur se dit “très satisfait” de la mobilisation de leur mouvement qui a atteint durant les trois jours de grève le taux de 85,21% de taux de suivi à travers le territoire national paralysant tous les secteurs de la Fonction publique, à savoir l'éducation, l'enseignement supérieur, la santé et l'administration. “À travers cette mobilisation, les fonctionnaires ont exprimé leur ras-le-bol et leur détermination à faire aboutir leur revendication, cela malgré les menaces et l'intimidation de l'administration officielle”, a-t-il expliqué. À l'unanimité, les propos des responsables des syndicats convergent vers le même sens. Ils estiment que les augmentations insignifiantes, de la grille des salaires, qualifiée par “la grille de la honte”, dont parlent le Chef du gouvernement et le patron de l'UGTA, sont déjà absorbées par une inflation. Pour preuve : les prix de plusieurs produits de base ont connu des augmentations à trois reprises durant ce mois de février. Tout en dénonçant le mépris du gouvernement à l'égard des fonctionnaires, ils revendiquent l'ouverture d'un dialogue franc avec les syndicats autonomes, vrais représentants des travailleurs de la Fonction publique. “Nous rejetons cette grille de salaires et nous revendiquons sa refonte en concertation avec les vrais représentants des travailleurs de la Fonction publique”, a signalé M. Rahmani, responsable du Conseil national des enseignants du supérieur. Le Cnes qui menace de bloquer les universités, à partir de samedi prochain, et cela suite à la réception d'une copie de la mise en œuvre des dispositions du décret exécutif N° 08-60 du 23 février 2008, portant sur les mesures transitoires de grade des fonctionnaires et fixant la grille indiciaire des traitements des régimes de rémunération des fonctionnaire en attendant le statut particulier. Elle stipule que les maîtres-assistants et les maîtres-assistants chargés de cours de l'enseignement supérieur, avec une expérience de plus de 20 ans, sont réduits à la même échelle qu'un docteur d'université nouvellement diplômé, le classant ainsi à la subdivision n°1. De ce fait, ils perdent plus de 125 point, à savoir près de 9 000 dinars de moins de leur salaire mensuel. Cette mesure est tombée comme une sanction pour les enseignants du supérieur qui ont décidé de durcir le mouvement. “C'est très grave ce qui se passe, c'est plus du mépris, il est impossible de se taire sur cette politique de bricolage. Le ministère de tutelle a occulté toutes nos propositions de grille de salaires et de statut particulier. Avec cette décision, le gouvernement est en violation et en effraction avec toutes les lois de la République”, s'indigne Rahmani. Tout en dénonçant cette mesure, le responsable du Cnes a signalé qu'il a été convenu avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, lors d'une rencontre Cnes/ministère, que les maîtres-assistants, qui représentent 85% des enseignants des universités, soient classés à la subdivision n°3 contrairement à ce qui a été fait par cette mesure. Par ailleurs, les représentants de la coordination ont évoqué la possibilité d'unifier leurs forces, d'un futur proche, avec d'autres syndicats à l'image du syndicat autonome des paramédicaux, le Cla et notamment l'intersyndicale. “Le mouvement syndicaliste a un avenir radieux”, a fait remarquer le porte-parole de la coordination. Nabila Afroun