Le colloque organisé sur la vie et l'œuvre de Mouloud Mammeri, à la maison de la culture de Tizi Ouzou, s'est poursuivi, hier encore, avec, à l'ordre du jour, deux autres conférences animées par des hommes de lettres et de culture, dont Mohamed-Lakhdar Maougal. Cette rencontre a été organisée par l'association Si Mohand u M'hand, en collaboration avec le théâtre Jean-Sénac de Marseille et l'association Massinissa de la même ville, en hommage à l'écrivain disparu, et ce, à l'occasion de la célébration du Printemps berbère. Pourquoi ce colloque ? “Depuis sa mort, le 26 février 1989, Mammeri n'a eu droit qu'aux célébrations passagères, où l'effet s'estampe une fois les foules éloignées de sa tombe et la date anniversaire dépassée. À quelques exceptions, le souvenir du savant qu'il fut n'a jamais dépassé l'évocation. Les militants, avec toute leur bonne volonté, ont préféré cultiver le mythe de Da l'Mulud aux lieu et place de son œuvre et de son parcours”, a indiqué M. Ould Ali El-Hadi à l'ouverture du colloque. Selon lui, une telle rencontre est un pas à franchir vers sa réhabilitation dans l'histoire de l'Algérie et l'Afrique du Nord, en particulier, et de la Méditerranée, en général. Pour l'orateur, “parler de Mammeri, c'est évoquer une époque, un pays et une société. Une époque bien glorieuse de notre histoire de laquelle des personnages zélés et malintentionnés ont voulu à tout prix l'éloigner”. Il y a deux jours, un cycle de conférences sur Mouloud Mammeri a été déjà inauguré par Hacène Hirèche, enseignant à l'université de Paris VIII, qui a consacré son intervention à l'action de Mammeri dans la résurrection de deux géants de la poésie kabyle : Si Mohand u M'hand et cheikh Mohand. Lui succédant, Abdenour Abdeslam, linguiste, s'est intéressé à l'expérience cinématographique dans l'œuvre de Mammeri. Le cycle des conférences, qui s'est poursuivi hier avec le professeur en linguistique, Mohamed-Lakhdar Maougal, se poursuivra encore jusqu'au 21 avril, date de la clôture du colloque. A. Tahraoui