Les jeux et pétards, qui, dans la tradition sociale, ont toujours marqué la commémoration du Mawlid Ennabaoui, l'anniversaire de la naissance du Prophète, connaissent une extension de leur usage, dictée surtout par des considérations mercantiles. En effet, le commerce et le profit à l'ombre de l'opportunisme font que le recours aux pétards à Annaba compte parmi le nombre des pacotilles commercialisées tout au long de l'année. Avant cet anniversaire, au cours et après, ce “jeu” a pris, à Annaba, une telle ampleur qu'il a envahi les lieux publics, les rues et ruelles de la ville, les abords des établissements scolaires et les cages d'escaliers des immeubles. Au niveau des rues fortement encombrées, et connues pour leur commerce achalandé, à l'image de Gambetta, ces pétards sont jetés par de jeunes “pickpockets” pour provoquer une situation de confusion propice au vol et, surtout, à la fuite. Mieux encore, certains voleurs, spécialisés dans la casse et le vol des accessoires de véhicules, utilisent l'impact des pétards pour situer ceux qui ne sont pas dotés d'alarmes avant de passer à l'acte. Cependant, le summum est atteint durant la fin des journées, aux cours desquelles les jeunes s'en donnent à cœur joie. Staccatos se succèdent et sont ponctués par des bruits sourds provoqués par l'explosion de bouteilles dont le goulot est obstrué par une “cartouche”. L'explosion réduit la bouteille en tessons qui se transforment en de véritables projectiles. Outre la frayeur que peuvent ressentir les victimes de ces artificiers, on enregistre chaque jour deux à trois cas de blessures à la face et aux membres supérieurs, conséquences directes de ces jeux de vilains. Tout ceci, sans qu'aucune mesure dissuasive ne soit prise par les pouvoirs publics à l'encontre des énergumènes qui enfreignent la loi en agissant de la sorte. B. Badis