Ne pouvant s'acquitter des frais d'installation, des chefs de famille ont préféré se passer du précieux gaz naturel. La majorité des familles de Tissemsilt refuse avec amertume le raccordement au gaz de ville à cause de leur incapacité à faire face aux frais d'installation. Ces familles quasiment tourmentées se retrouvent entre le marteau du froid glacial qui caractérise la région et l'enclume des lourdes factures d'électricité, d'eau, du loyer et celle du gaz. Alors, elles se livrent à leur sort tragique qui les condamne à vivre dans la pauvreté qui a atteint des proportions alarmantes vu l'absence de toutes infrastructures économiques dans cette wilaya. D'autres familles n'ont pas trouvé mieux que de vendre quelques objets personnels (télévision, bijoux, meubles…) pour couvrir les frais d'installation. Dans le même contexte, un projet d'adduction vient d'être mis en chantier ciblant les cités Salem, El Farissi, Bentamra et Hallil. Un autre projet similaire doit être réceptionné, selon les autorités locales, en juin prochain. Ce dernier touchera les communes de Khemisti, Laâyoun et Theniet el had situées au pied du mont de Meddad sur la RN14 à 50 km du chef-lieu de wilaya. Quant aux communes de Lardjem, Tamellahet et Bordj-bounaâma, le long de la chaîne montagneuse de l'Ouarsenis à une altitude allant de 1 000 à 1 900 m et où le mercure dégringole jusqu'à - 13°C en hiver, elles bénéficieront de ce combustible vers l'horizon 2007/2008. À noter que le projet de rattachement de la wilaya au gaz de ville a avoisiné les 480 000 000 DA suite au montage financier suivant : 35% ont été subventionnés par l'état, 30% par la Sonelgaz, 25% par la wilaya et les collectivités locales et 10% par les abonnés estimés à 6 200 clients. Malheureusement, l'inexactitude de cette estimation était à l'origine, entre autres, d'une lenteur assez remarquable qui a exacerbé la colère de 160 857 habitants des chefs-lieux de communes. BOUDIAF EL HADJ