Par son statut de chef-lieu de daïra, on pourrait supposer que Maghnia est une ville qui brille de mille et un feux. Malheureusement, la réalité est tout autre. Car, contrairement à ce qu'on pense et à l'instar de toutes les villes du pays tombées dans une incroyable déchéance, Maghnia ne déroge pas à la règle de la médiocrité et de l'anarchie. Engoncée dans ses oripeaux, la ville a plongé depuis longtemps dans un sommeil narcotique provoqué par une faune d'irresponsables. Ainsi donc, l'hygiène et l'esthétique de la ville en ont pris un coup à cause de l'incompétence criante de ceux qui la gèrent. Alors, le spectacle ne peut être que d'une laideur repoussante. À commencer par l'aménagement urbanistique qui n'a pas droit de cité. Il n'y a rien que des bâtisses sans aucune forme architecturale. À cela s'ajoutent de nombreuses anomalies dignes des séquences du film Day After. Le décor est fait d'une multitude de dépôts d'ordures où les amoncellements sont nourris à longueur de journée par des déchets ménagers, des gravats et des emballages de tout genre. Le même spectacle fait d'immondices s'observe à travers tous les quartiers de la ville. Flanquée d'échoppes insalubres, la rue de la poissonnerie, située aux alentours du marché couvert, en est l'exemple type et offre un spectacle désolant. En effet, que ce soit les commerçants de fruits et légumes du marché couvert ou les vendeurs à la sauvette qui y activent, ils ne s'encombrent pas des emballages, cartons ou marchandises périmées, puisque tout est déversé à même le sol, malgré l'existence d'une benne à ordures. Cet endroit très fréquenté par la population quotidiennement est devenu un dépotoir à ciel ouvert. Les citoyens et les services de la voirie de la commune sont interpellés devant cette triste situation pour se mobiliser et veiller à la propreté de la ville. LEBBAD YOUCEF