Au lendemain des émeutes qui ont ébranlé cette commune frontalière, d'habitude paisible, en dépit de tous les paradoxes qui l'enveloppent, des habitants, offusqués, ont exprimé leur indignation, lors d'une réception offerte en l'honneur des jeunes du club sportif de l'ASM, à la sale Yasmine. « La violence aveugle dont a été victime notre ville, samedi dernier, ne fait pas partie de notre culture. Depuis l'indépendance, aucun acte destructeur n'a été commis dans notre région », affirme Ali Meliani, de la coordination des associations. « Ici, nous sommes conscients des efforts qui ont été consentis par l'Etat pour sortir notre daïra de sa léthargie. Personne ne peut occulter le fait que Maghnia est devenue un véritable chantier. C'est pourquoi les événements fâcheux de samedi ont été un choc pour nous et nous les dénonçons de toutes nos forces », ajoute-t-il. Même son de cloche chez des jeunes dont Mehdi, récemment refoulé d'Espagne. « Personne n'est dupe et aucun ne peut épouser la thèse des contrebandiers qui voulaient faire du chantage et prendre la ville en otage pour continuer à saigner impunément le pays. Ce qui s'est passé samedi dernier est l'œuvre de trafiquants de différentes parties du pays, les jeunes de Maghnia n'ont rien à voir dans ces émeutes, il n'y a qu'à voir ceux qui ont été condamnés. » Et même si la ville a recouvré sa quiétude, la prudence est de mise. « Notre daïra aspire à être promue chef-lieu de wilaya, des projets grandioses, telle l'université qui ouvrira cette année, sont en cours de réalisation, alors, nous disons aux jeunes de ne pas tomber dans des pièges et d'être conscients de l'essor économique de Maghnia », conclut M. Meliani. Une semaine après les émeutes, Maghnia a repris ses habitudes, même si le service d'ordre y est toujours omniprésent.