Les installations des énergies renouvelables pourront être assurées dans les villages reculés et inaccessibles pour la Sonelgaz. Il serait alors inutile d'investir de grosses sommes d'argent dans des projets situés dans des localités électrifiées. L'Union européenne est prête à financer des installations d'énergies renouvelables en Kabylie. C'est ce que nous avons appris en marge de la journée d'étude et de vulgarisation sur les énergies renouvelables organisée, hier, par la faculté du génie de la construction de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. “Ils sont prêts à intervenir sur des sites isolés inaccessibles à la Sonelgaz. Autrement dit, ce serait inutile d'investir de grosses sommes d'argent dans des projets situés dans des localités électrifiées”, explique un chercheur présent à cette rencontre. Interrogés par Liberté, des spécialistes du Cder de Bouzaréah sont unanimes à affirmer que le recours aux nouvelles énergies est faisable, même dans les zones montagneuses. Le chauffage des habitations à partir de capteurs solaires et l'eau chaude sanitaire avec une économie de 70% d'énergie sur l'année sont désormais possibles dans les hameaux, selon eux. Dans une communication intitulée “Les énergies renouvelables : sommes-nous concernés ?”, Omar Aït Aider a indiqué que le soleil, l'eau, le vent, le bois et autres produits végétaux sont autant de ressources naturelles qui peuvent générer de l'énergie à l'avenir. Pour étayer son propos, il a cité l'exemple de la Norvège, un pays où 99,2% de l'électricité consommée est produite à partir des barrages. Et d'ajouter : “Aujourd'hui, 20% du courant consommé à l'échelle planétaire est d'origine renouvelable, l'essentiel étant issu des combustibles fossiles tels que le pétrole et le charbon.” Aux yeux de cet enseignant à l'université de Tizi Ouzou, cette nouvelle technologie est une alternative aux énergies “traditionnelles”. C'est également un outil vital de lutte contre l'effet de serre. Aussi, “elles représentent une chance pour plus de deux milliards de personnes isolées pour avoir accès à l'électricité”. Deuxième intervenant, Hadj Arab, chercheur au Cder de Bouzaréah, a consacré son exposé à l'étude et à la réalisation d'une mini-centrale photovoltaïque connectée au réseau. Chenak Abdelkrim, du même centre, s'est intéressé à la présentation solaire thermique. Il a évoqué certaines expériences menées dans le Sud algérien, notamment celle consistant à la réhabilitation d'une maison en intégrant le solaire actif et les principes de la bioclimatique. L'autre nouveauté présentée par ce chercheur est le chauffage solaire. “Certes, cette technique reviendra cher au consommateur (70 000 DA), mais elle permettra d'économiser 70% d'énergie”, avance-t-il. De son côté, Arezki Harmim, de l'Urer/MS d'Adrar, a parlé des résultats de tests expérimentaux d'un cuiseur solaire. Ce dernier permet de préparer des plats et du café presse. Le prototype, transportable, a été réalisé avec des moyens très simples et des matériaux disponibles localement. Lui succédant, Chader Samira, chercheur au Cder de Bouzaréah, a développé un autre sujet. Il s'agit de la bioénergie et ses applications. Dans l'après-midi, une table ronde sur l'avenir énergétique en Algérie était prévue. A. TAHRAOUI