La privatisation des hôtels ciblés n'est plus qu'une question de mois. Six tout au plus. C'est du moins ce que l'on peut conclure de la réunion qui a été tenue hier dans une salle pleine comme un œuf à la Fédération nationale des travailleurs du commerce et du tourisme. Même le président a éludé la question se contentant de ne parler que d'un point inscrit à l'ordre du jour à savoir la convention collective du secteur. M. Brahmia a rassuré les représentants des travailleurs venus des 48 wilayas du pays que le fait que l'Etat ait accepté de négocier constitue un point positif. Dans ce cadre, une commission sera constituée dans les tout prochains jours avec pour mission de négocier avec la SGP-Gestour de l'avenir de milliers de travailleurs menacés par le chômage. Les négociations s'étaleront, selon le président de la fédération, sur trois mois afin de tout revoir y compris la convention de branche de 1997. Pour sa part, le SG du syndicat de l'EGT-Centre, M. Azira, s'est interrogé sur la non-satisfaction des revendications contenues dans la dernière plate-forme. Dans le débat qui a suivi l'intervention des deux responsables syndicaux, les représentants des travailleurs n'ont pas manqué d'afficher leurs inquiétudes sachant que l'ouverture des plis est prévue pour le 6 mai. Bon nombre d'entre eux pensent qu'après cette date les jeux seront faits. “À qui pourrons-nous nous adresser une fois le privé installé ?” s'interrogent-ils. M. Azira expliquera dans ce sens que rien ne sera laissé au hasard. “La convention de branche tiendra compte des nouvelles dispositions du code du travail en cours de révision. Des amendements seront apportés”, rassure-il. Cependant, pour certains, le ver est dans le fruit, en atteste le témoignage de leur camarade de retour de Sétif où il n'a pu discuter avec des travailleurs de l'hôtel El-Hidhab qu'en cachette. Un aveu qui en dit long sur la position du privé vis-à-vis du syndicat. Les travailleurs présents ont signifié à leurs représentants que leur avenir les préoccupe plus que les augmentations de salaires. Ils exigent que toutes les revendications soient portées dans le cahier des charges ainsi que le report de la date d'ouverture des plis prévue le 6 mai. M. Azira fera savoir enfin que les négociations seront serrées. “Nous ferons appel à des experts”, dira-t-il. ALI FARES