L'affaire des quatre douaniers, placés sous mandat de dépôt depuis samedi dernier par le parquet de Béjaïa, n'a toujours pas révélé tous ses secrets. Alors que tout le monde s'attendait, hier, à voir les mis en cause défiler devant la barre du tribunal correctionnel de Béjaïa, l'instance judiciaire en charge du dossier a finalement décidé autrement. En effet, le magistrat instructeur, traitant cette affaire, semble vouloir approfondir l'enquête en vue de connaître les tenants et les aboutissants de ce scandale qui vient d'éclabousser l'inspection des douanes de la wilaya de Béjaïa. Ainsi, le juge d'instruction, qui a écroué les quatre douaniers et cinq autres personnes accusées de trafic de cigarettes étrangères, a entendu, hier, deux témoins qui ne sont autres que des agents des douanes qui étaient de service le jour même de l'arrestation de leurs collègues par des éléments de la PAF (Police algérienne des frontières). Deux témoins ont été auditionnés dans le cadre de l'instruction. Interrogé sur les dessous de cette affaire, l'avocat de la défense s'est refusé à tout commentaire arguant que “l'instruction est en cours”. Pour rappel, en date du vendredi 21 avril 2006, des éléments de la PAF, relevant du port de Béjaïa, ont intercepté deux véhicules transportant près de 400 cartouches de cigarettes de marque étrangère dissimulées dans leurs bagages. C'est au moment du traitement des voyageurs en partance vers Marseille, à bord du car-ferry Le Méditerranéen battant pavillon français (SNCM), que les policiers en service ce jour-là, ont réussi à découvrir le pot aux roses. L'enquête de la police a, en effet, abouti à la mise en cause de quatre douaniers sus-cités, dénoncés par les cinq trafiquants de cigarettes, originaires de la wilaya de Jijel, qui voulaient exporter frauduleusement cette marchandise prohibée vers l'Hexagone. Présentés samedi dernier devant le juge d'instruction, les neuf personnes inculpées ont été placées sous mandat de dépôt. KAMEL OUHNIA