De nombreuses interrogations sont soulevées ici et là au sein de l'opinion locale. Hanafi Semar et Yazid Mahdi, délégués respectivement des communes de Tifra et Béjaïa, et un autre citoyen de Tifra ont été présentés devant le parquet de Béjaïa et mis sous mandat de dépôt. L'affaire remonte au 12 juin dernier, lors d'un contrôle routinier de la police qui découvre en possession des trois individus des stupéfiants. Entendu sur P-V de police, ils ont été relâchés pour être interpellés de nouveau, hier, pour répondre de la convocation du procureur de la République. Ce dernier a décidé de les placer sous mandat de dépôt après leur audition. D'autres sources affirment que les mis en cause ont été pris en flagrant délit, et c'est cette procédure qui est retenue par la justice dans le traitement de cette affaire. Dans ce sens, on apprend qu'ils (les trois délégués) seront traduits devant le tribunal, lundi prochain, pour répondre du chef d'inculpation lié à la possession illégale de stupéfiants. En l'absence d'informations complémentaires sur notamment la quantité de drogue découverte en possession des mis en cause, de nombreuses interrogations sont soulevées ici et là au sein de l'opinion locale sur cette arrestation. Si la démarche de la justice est jugée conforme aux textes et lois de la République, qui interdisent toute consommation de drogue, il reste que cette arrestation intervient dans une conjoncture de pré-dialogue. Au vu des derniers développements, les observateurs s'interrogent sur la position qu'adopteront leurs pairs de la Cicb et de l'interwilayas. Vont-ils les soutenir dans cette affaire qui n'a rien à voir avec le mouvement, au risque de se discréditer auprès de la population qu'ils représentent? Ou au contraire, cette occasion sera saisie comme opportunité pour régler leurs différends d'autant plus que les délégués interpellés viennent de jeter l'éponge récemment. Toujours est-il que c'est là une chance que les antidialoguistes ne rateront pas pour rebondir de nouveau et mettre à mal tout le processus de dialogue qui tarde à reprendre. Hier, c'est le choc généralisé. L'affaire n'a suscité que consternation et indignation chez les citoyens. Les archs, déjà mis à mal par les tiraillements qui les minent depuis des mois, se voient éclaboussés par cette affaire relevant de la délinquance. Ce préjudice est d'autant plus grave lorsqu'on sait que les deux délégués ont été membres des 24 qui ont rencontré le chef du gouvernement le mois de janvier dernier, lors du round de dialogue. Une chose est sûre pour l'instant, l'arrestation de ces trois délégués ne relève pas d'une affaire liée aux événements de Kabylie et, par conséquent, ne risque pas de bouleverser l'ordre des choses.