Les entrepreneurs iraniens sont intéressés par la réalisation de la Grande-Mosquée d'Alger. Un souhait dans ce sens a été exprimé, avant-hier, par la délégation conduite par un représentant de l'Etat de ce pays en présence de l'ambassadeur du ministre des Affaires religieuses. Les opérateurs iraniens ont surtout voulu savoir si le projet n'a pas déjà été confié. Cet intérêt des Iraniens — qui intervient en marge de l'exposition industrielle et commerciale qui se déroule à la Safex — se manifeste alors que d'autres opérateurs et diplomates accrédités à Alger se sont rapprochés du département de M. Ghoulamallah, ministre des Affaires religieuses et Waqfs, dans la perspective de participer dans la course pour la réalisation de ce grand projet. Mohammedi Zadeh, chef de la délégation, a exprimé “la volonté de son pays de participer à la réalisation du projet de la Grande-Mosquée d'Alger”, selon le communiqué qui a sanctionné la rencontre. Même si le ministre a expliqué que la participation à ce projet passe par d'autres canaux officiels, ses hôtes ont été néanmoins rassurés par le fait que l'avis d'appel d'offres n'est pas encore lancé. Un avis d'appel d'offres a été lancé au mois de novembre — il est encore ouvert jusqu'au 17 mai — pour la sélection d'un bureau d'études pour le lancement de l'opération. Pour l'instant, le ministère a reçu une vingtaine d'offres de soumissionnaires. Le bureau choisi lancera, à son tour, un concours d'idées avant l'appel d'offres pour la réalisation. L'Algérie mettra à la disposition des chancelleries une fiche du projet avant le lancement de l'avis d'appel d'offres. Les ambassadeurs du Chili, d'Allemagne, du Portugal et d'Iran ont déjà manifesté leur intérêt en se bousculant la même semaine au ministère des Affaires religieuses qui chapeaute le projet. C'est dire que la course s'annonce déjà serrée entre des concurrents attirés par un projet qui n'est pas encore officiellement “sur le marché”. Les opérateurs iraniens ont mis en avant la diversité architecturale de leur patrimoine et institutions religieuses comme des atouts “esthétiques” d'autant plus qu'ils semblent décidés à soumissionner pour la réalisation de la mosquée. Par ailleurs, le représentant de l'Etat iranien a invité M. Ghoulamallah à effectuer une visite officielle en Iran tout en esquissant des perspectives de coopération, notamment en matière de gestion des mosquées et établissements religieux. Sur le plan religieux, bien que les deux pays pratiquent selon deux rites différents, l'Iran et l'Algérie s'accordent sur le principe que le dialogue des civilisations et interculturel “est la seule issue pour régler les problèmes actuels”. En définitive, l'image de l'Algérie a évolué dans l'opinion iranienne après la période de crise diplomatique qui a jeté un froid entre les deux pays. L'Algérie est perçue comme un pays avec des idées modérées, tolérant et qui sert aujourd'hui d'exemple à suivre. Les hôtes de M. Ghoulamallah avaient d'ailleurs tenu à le lui exprimer, a-t-on appris. Djilali B.