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Investissements français conséquents en Algérie : “Le mouvement est amorcé” Résultats de la rencontre patronat français avec le forum des chefs d'entreprise
Les turbulences qui caractérisent les relations algéro-françaises en politiques ont pesé, hier, sur le déroulement des rencontres franco-algériennes, organisées par le Forum des chefs d'entreprise et le Medef, à l'hôtel Sofitel d'Alger. Cette troisième rencontre, contrairement aux précédentes, n'a pas drainé grand monde. Aucun ministre n'a fait le déplacement. Alors que le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M. Hamid Temmar, était annoncé. Celui-ci a préféré simplement rencontrer la présidente du Medef, Mme Laurence Parisot, en aparté. Pour autant, la communauté d'affaires des deux pays souhaite dépasser cette situation en maintenant les relations économiques, qualifiées de denses, et qui, avec l'engagement des entreprises algériennes et françaises, pourrait agir sur le politique. “L'économie est au moins aussi importante que la politique et les chefs d'entreprise ont un rôle à jouer pour contribuer à l'enrichissement de nos pays respectifs”, a souligné Mme Laurence Parisot, soutenant que “les entreprises françaises ont actuellement le regard tourné vers le bassin méditerranéen et il n'y a plus aucun doute là-dessus”. Le président du Forum des chefs d'entreprise, Omar Ramdane, relève “le caractère exceptionnel des échanges commerciaux” entre l'Algérie et la France. Le volume des importations algériennes en provenance de France s'est, jusqu'ici, constamment maintenu à un niveau élevé. Il relève aussi les nombreux partenariats et investissements directs réalisés, “même si le stock des IDE français en Algérie apparaît encore modeste, de l'ordre de 200 millions d'euros”. Le Forum des chefs d'entreprise veut croire qu'“une dynamique nouvelle et amorcée”. Le président du forum souligne que le niveau actuel du partenariat est insuffisant au regard des potentialités des deux économies. “Certes, les investisseurs français s'intéressent à l'économie algérienne, mais notre sentiment est qu'ils ne mesurent pas encore à quel point sont importantes les transformations structurelles qui ont été apportées au cours des dix dernières années dans le système économique algérien”, note Omar Ramdane. Le président du comité Algérie de Medef International, M. Yves de Silguy, répond que “les investissements français en Algérie ont augmenté de 75% en un an”, tout en reconnaissant qu'en valeur absolue, “ils sont encore trop faibles par rapport à ce qu'ils devraient être”. Selon M. Yves de Silguy, “200 entreprises françaises sont impliquées. Et 6 000 emplois ont été créés dans différents secteurs”. Le président du comité Algérie de Medef International pense qu'il n'y a pas de “frilosité de la part des entrepreneurs français”, en citant la présence de Michelin, Danone, Aventis, les banques BNP Paribas et Société Générale, Schneider électrique, “comme étant des exemples d'investissement réussi en Algérie”. Il estime que “l'investissement français en Algérie, certes, ne démarre pas comme la Formule 1”. Cependant, “le mouvement est amorcé et il est encourageant”. Des PME françaises, annonce-t-il, “ont un intérêt très fort de s'implanter en Algérie”, pour peu que des contraintes, liées à la bureaucratie, au foncier et au système bancaire, “surmontables”, dit-il, soient levées. Le président du comité Algérie de Medef International reconnaît que “les choses ont beaucoup évolué en Algérie. L'accueil est bien meilleur. Il y a davantage de facilités bancaires et de transparence”. Du coup, le temps est venu pour les entreprises françaises d'être plus présentes et moins timides. Meziane Rabhi