Il a fallu une journée de pluie battante pour que les travaux réalisés dans la précipitation au niveau des trottoirs, des passerelles ou de la voirie soient complètement détruits. Ce qui sous-entend un doigt accusateur pointé en direction des services compétents de l'APC qui négligent les travaux d'embellissement de la cité, laquelle croule sous les malfaçons. Pavés fissurés, affaissement de la chaussée ou mares géantes d'eaux stagnantes sont, depuis des lustres, le triste décor des grandes artères de la ville des Ponts. À Boulouizdad, Aouati-Mustapha, Larbi-Ben-M'hidi ou alors Abane-Ramdane, “il faut porter des bottes en caoutchouc pour pouvoir traverser la rue. Ou alors rester carrément chez soi, en attendent que la pluie cesse”, lance un commerçant chez qui, une quinzaine de personnes s'est abritée, en attendant le passage de l'orage. Avec une pointe d'ironie, il continue : “Cela dit, je n'ai jamais eu autant de clients, à la fois.” En effet, en 2004, une opération de réfection des trottoirs de l'avenue Abane-Ramdane a été réalisée et a englouti une sommes de 3 milliards de centimes. Le problème ne se poserait pas si la même avenue n'avait pas fait l'objet d'une précédente opération de réfection en 1998. “À croire qu'ils ne vivent pas dans la même ville que nous, alors qu'il y a d'autres urgences à prendre en considération”, dira un passant en direction des services concernés. Tout en ajoutant, l'air dépité : “Et ils briguent un autre mandat. Pour quoi faire ?” Par ailleurs, la récidive stérile en matière d'exécution est omniprésente. L'absence d'un suivi quasi systématique par une commission de contrôle fait qu'il y a toujours une défaillance d'ordre pratique ou esthétique. C'est également “la preuve de trop” que les élus locaux ne daignent montrer leur nez qu'à l'approche des élections législatives. Ainsi, tous les projets finissent de la même façon, dévorant des budgets colossaux pour être finalement refaits, le temps d'un mandat des élus. Lynda Nacer