Les négociations pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC reprendront en juin prochain. Le groupe de travail algérien, chargé de l'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a transmis, confient des sources concordantes, dernièrement, au secrétariat général de ladite institution, les réponses aux questions écrites envoyées par les Etats-Unis d'Amérique et l'union européenne. Les réponses ont été examinées, indiquent nos sources, par le conseil de gouvernement qui a donné son feu vert pour les transmettre à l'OMC. Le chef du gouvernement aurait émis, ajoutent nos sources, des réserves sur les doléances formulées par les américains, telles que la question de la double tarification du gaz naturel et la levée de la mesure portant interdiction d'importation des véhicules de moins de trois ans. Le gouvernement algérien a expliqué que “la question du prix du gaz naturel est un avantage comparatif pour l'économie nationale et on ne peut pas appliquer les prix internationaux sur le marché intérieur”, affirment-ils. Autrement dit, l'Algérie maintient toujours sa position concernant le prix du gaz naturel et ne cédera pas d'un iota aux exigences de certains pays membres de l'OMC, dont les USA, soutiennent-ils. Les américains ont estimé que “la mesure portant interdiction d'importation des véhicules de moins de trois ans est une restriction à la liberté commerciale et n'est pas conforme aux règles de l'OMC, notamment l'accord sur les obstacles techniques au commerce (OTC)”. Les américains ont plaidé, précisent-ils, en faveur de la levée de cette mesure. Or, le gouvernement a refusé de lever cette mesure, soutiennent-ils. Les questions écrites posées par les américains et les européens ont porté, notamment, sur la propriété intellectuelle et industrielle, l'ouverture du secteur des services, le régime du commerce extérieur et l'agriculture. Les experts américains ont demandé, également, des explications sur le rôle de l'office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) considéré comme “une entreprise publique qui exerce le monopole de l'Etat sur l'importation des céréales”. Les négociateurs algériens ont envoyé, dit-on, des informations précises sur le rôle de l'OAIC en vue de lever l'“incompréhension” sur cette question. Les représentants américains et européens ont interrogé leurs homologues algériens sur les délais de la mise en œuvre du système d'évaluation de la conformité des produits commercialisés sur le marché local, avouent-ils. Le prochain round de négociations bilatérales se tiendra probablement en juin prochain à Genève. Ce round, prévu initialement en mai, n'aura lieu finalement, expliquent-ils, qu'après l'examen des réponses aux questions écrites et leur traduction dans toutes les langues utilisées par le groupe de travail de l'OMC, en l'occurrence l'anglais, l'espagnol, le français et le chinois. Ceci dit, il faudrait au moins un délai d'un mois, soit d'ici la mi-juin, pour achever l'examen de ces réponses. Le dixième round de négociations bilatérales sera consacré, révèlent-ils, à l'examen du projet de rapport élaboré par le groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC et les réponses aux dernières questions écrites émanant essentiellement des représentants de l'union européenne et des USA. Une rencontre plurilatérale sur l'agriculture est prévue, selon les mêmes sources, à Genève en vue d'étudier les différents aspects liés à la politique nationale agricole dont les avantages octroyés aux agriculteurs algériens dans le cadre du plan national de développement agricole (PNDA). Le niveau de subvention accordé aux agriculteurs ne dépasse pas 4%, soit un niveau inférieur au seuil minimal admis par l'OMC, à savoir 10%, expliquent-ils. Il y a lieu de rappeler qu'une délégation d'experts américains viendra prochainement à Alger pour étudier les différentes questions liées à l'accession de l'Algérie à l'OMC. L'Algérie a reçu, rappelle-t-on, près de 1 500 questions écrites, dont 137 émanant des USA et 20 du Japon et de l'union européenne. Globalement, l'Algérie a répondu à 3 000 questions écrites depuis le début du processus d'accession. Elle a tenu déjà 9 rounds de négociations bilatérales, 4 autres multilatéraux et deux réunions plurilatérales sur l'agriculture. Faïçal Medjahed