L'Algérie est au stade final du processus. Le dixième round est prévu dans les prochaines semaines et se tiendra à Genève. Le directeur du groupe des négociateurs algériens pour l'entrée de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Chérif Zaâf, se dit “optimiste” quant à l'accession de l'Algérie à cette organisation dans le courant de l'année 2007. “Nous sommes au stade final du processus d'accession à l'OMC et il ne reste plus que quelques questions pour lesquelles les membres de l'organisation ont demandé des clarifications et sur lesquelles nous travaillons actuellement dans la perspective de la 10e session de travail, prévue dans les prochaines semaines”, a déclaré M. Zaâf à l'APS, en marge d'un séminaire international sur la diplomatie commerciale et l'accession à l'OMC. Au nombre de questions qui continuent à faire obstacle à l'adhésion de l'Algérie, le négociateur en chef a cité “quelques volets liés aux normes, aux mesures sanitaires, aux licences d'importation et aux restrictions à l'importation”. Certaines sources parlent de 128 questions écrites qui ont été envoyées notamment par l'Union européenne, les Etats-Unis, l'Australie et l'Argentine. Les réponses ont été transmises déjà au secrétariat général de l'OMC en septembre 2006. Les questions écrites ont porté essentiellement sur l'ouverture du secteur des services, les subventions agricoles, la propriété intellectuelle, la normalisation, l'énergie et l'offre tarifaire. Le dixième round de négociations bilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce pourrait se tenir au courant du 1er semestre de cette année, à Genève. Il sera consacré à l'examen du projet du rapport final élaboré par le groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC. Depuis son institution en 1995, le groupe de travail de l' OMC, chargé de l'accession de l'Algérie, a tenu plusieurs réunions pour examiner le régime du commerce de l'Algérie et présenter un rapport sur ses travaux, un protocole d'accession ainsi qu'un projet de décision d'accession à l'organe de décision qui est la conférence ministérielle. La prochaine réunion du groupe de travail examinera quelques volets du projet de rapport révisé à la lumière des observations et commentaires de certains membres ainsi que des informations additionnelles que l'Algérie aura communiquées d'ici là. Comme il examinera la progression des mises en conformité du régime du commerce algérien et des négociations bilatérales sur les consolidations tarifaires et les engagements spécifiques sur le commerce des services. Il traitera aussi de la nouvelle offre tarifaire et sur les services présentés par l'Algérie. La quatrième offre de services propose l'ouverture de 11 secteurs et 120 sous-secteurs dont les transports, maritime et ferroviaire, le tourisme, les télécommunications, les assurances, les banques, l'hydraulique et la santé. L'Algérie aurait demandé une période de convergence (transition) de 3 à 5 ans, voire 7 années pour certains secteurs, afin de permettre à certaines entreprises de s'adapter aux règles de l'OMC. Sur la question de la double tarification du gaz, des négociateurs affirment que l'Algérie “n'a rien à revoir dans le dispositif tarifaire concernant le gaz. Les contrats d'exportation sont librement négociés par la Sonatrach. Et qu'aucune subvention n'est accordée aux opérateurs nationaux et il n'y a aucune discrimination entre les opérateurs nationaux et étrangers et puis, étant un pays producteur de gaz c'est pour l'Algérie un avantage comparatif”. Cette réunion prévue initialement en septembre, puis octobre 2006 a été reportée à deux reprises en raison du calendrier de travail très chargé du secrétariat général de l'OMC. Ce dernier est préoccupé beaucoup plus par le blocage du cycle de négociation de Doha. L'Algérie a signé déjà quatre accords bilatéraux avec le Brésil, le Venezuela, Cuba et l'Uruguay. Elle a engagé des négociations avec 16 autres pays. Pour autant le négociateur en chef, M. Chérif Zaâf se refuse d'avancer une quelconque date. “Le plus tôt serait le mieux, même si ce n'est pas l'Algérie qui décide de la date d'entrée à l'OMC mais les pays membres de cette organisation”, se contente-t-il de répondre. “L'Algérie refuse de prendre à la légère les engagements qu'elle doit prendre au sein de l'OMC, et il y a des intérêts qu'il faut continuer à défendre”, a-t-il ajouté citant en cela l'exemple de la Chine. Pour rappel l'Algérie a tenu 9 rounds de négociations bilatérales, 4 réunions multilatérales et 6 rencontres plurilatérales sur l'agriculture. Meziane Rabhi