Le président de l'Office fédéral de la police criminelle allemande, Jorg Ziercke, en visite de trois jours en Algérie, s'est entretenu, hier, avec le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi. Au menu des discussions tenues à huis clos, la demande d'une aide algérienne concernant les menaces d'attentats qui planent sur la Coupe 2006. Garantir une sécurité maximum sur son territoire lors du déroulement de la Coupe du monde de football en juin prochain semble être le souci majeur de la police allemande qui est venue solliciter l'aide de l'Algérie pour l'identification d'individus susceptibles de troubler l'événement. En visite de trois jours dans le pays, le président de l'Office fédéral de la police criminelle allemande, Jorg Ziercke, s'est entretenu, en effet, hier, à huis clos, sur le sujet avec le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, au siège de la police judiciaire à Alger. Les deux parties ont convenu d'intensifier les échanges d'informations en matière de lutte contre le terrorisme transnational, l'immigration clandestine et la grande criminalité. “La police allemande a de fortes craintes par rapport à la Coupe du monde de football et nous a demandé de l'aider. Cette aide peut se matérialiser, par exemple, par une identification rapide de personnes par le biais des bureaux d'Interpol des deux pays qui sont des moyens efficaces d'échanges d'informations”, nous apprend une source de la DGSN. L'Allemagne abrite plus de 300 islamistes prêts à recourir à des actions de violence, selon les estimations des services de sécurité de ce pays. Avant les derniers attentats en Europe qui l'ont poussée à l'assouplissement des conditions d'expulsion des étrangers jugés dangereux, l'Allemagne s'est montrée très laxiste vis-à-vis des réseaux de soutien aux terroristes algériens se trouvant sur son sol. Durant cette période, la collaboration entre ce pays et l'Algérie dans le domaine sécuritaire était pratiquement au point mort. “La coopération dans le domaine sécuritaire entre l'Allemagne est l'Algérie a connu un certain flottement avant de reprendre timidement à partir de l'année 2000. Ce sont les Allemands qui nous ont aidés à mettre sur pied notre laboratoire scientifique. Ce qu'ils veulent aujourd'hui, c'est bénéficier de l'expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme. Pour notre part, nous réclamons un échange d'expériences et d'informations mutuelles et des moyens pour permettre la mise à niveau de la police algérienne. Nous voulons dynamiser les échanges dans les secteurs pointus, tels que la Police scientifique, et profiter de la technicité et du savoir-faire des Allemands”, confie notre interlocuteur. À l'issue de sa réunion avec la délégation allemande, M. Tounsi a déclaré que la rencontre vise “à renforcer la coopération bilatérale qui existe déjà, notamment dans le domaine de la formation et les équipements”. Concernant ce point précis, notre source affirme que la délégation allemande n'a fait aucune proposition concrète. “Nous essayons de savoir ce qu'ils ont à proposer. Nous savons déjà que s'agissant du matériel de maintien de l'ordre (casque, matraques, etc.), les Allemands sont les meilleurs et nous sommes très intéressés”. Après son entretien avec le directeur général de la Sûreté nationale et son staff, la délégation de l'Office fédéral allemand s'est rendu au Centre africain d'analyses et de recherche sur le terrorisme. Visite qui lui a permis de connaître les dernières acquisitions en matériel de toutes sortes. À noter que la délégation allemande a séjourné en Algérie à l'invitation du général-major, Ahmed Bousteïla, commandant de la Gendarmerie nationale avec qui elle a discuté du “renforcement de la professionnalisation” de ce corps sécuritaire. Nissa Hammadi