C'est aujourd'hui que Guy Parayre, directeur général de la Gendarmerie française, achèvera son déplacement en Algérie. La fin de sa visite sera ponctuée par une entrevue avec Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué à la défense au siège du MDN. Au cours de sa visite, le général des armées n'a pas effectué de sorties sur le terrain. En revanche, il a eu à écouter les préoccupations de ses hôtes (dont le général-major Ahmed Bousteïla, commandant de la gendarmerie nationale). Les attentes algériennes en matière de transfert technologique dans le domaine de la lutte contre la criminalité et le grand banditisme, dont le terrorisme, ont ponctué les discussions bilatérales. Dans la perspective de la mise en place du centre national de criminologie et d'analyse criminelle, l'acquisition par nos brigadiers, surtout les officiers de la police judiciaire, de nouveaux moyens d'investigation et d'identification des suspects, constitue un besoin imminent. Dans ce contexte, les allemands semblent avoir pris de l'avance sur leurs voisins d'outre-Rhin, en affichant leur pleine disponibilité à aider les militaires algériens. Jorge Ziercke, patron de l'Office fédéral allemand qui était en visite à Alger, il y a une semaine, l'a exprimé franchement à ses interlocuteurs. “Nos portes vous sont grandes ouvertes”, leur a-t-il signifié. Dans des entreprises aussi diverses que la prévention des actes terroristes, la lutte contre le trafic de véhicules et la drogue, nos services de sécurité ont besoin de développer leurs capacités de frappe grâce à une meilleure maîtrise des données. À ce titre, la maréchaussée de l'hexagone, la police allemande et les carabiniers italiens ont acquis un savoir-faire non négligeable. En France, il existe un fichier national automatisé des empreintes génétiques. Installé en 2001, il recèle près de 100 000 empreintes. Pour l'année 2006, l'institution du général Parayre compte enregistrer jusqu'à 20 000 empreintes par mois. À travers cette méthode, une nouvelle culture s'est imposée aux officiers de la police judiciaire qui, dans leurs investigations, ne recherchent plus l'aveu mais travaillent sur la base de preuves. Outre l'apport technologique dont elle est pourvoyeuse, la visite du patron de la Gendarmerie française et celles de ses collègues de l'Europe est inscrite dans une démarche continentale. Depuis deux ans, existe l'Eurogendfor. Cette force de gendarmerie européenne, créée à l'initiative du département de la défense français, est appelée à intervenir en situation de crise. Son champ d'action englobe la lutte contre la criminalité organisée, la recherche et l'exploitation du renseignement, le contrôle des flux de population, la lutte antiterroriste et les interventions spécialisées. Constituée principalement des pays de la rive nord de la Méditerranée, l'Eurogendfor a grand besoin de partenaires au sud. S. L.