Quelque 1 000 commerçants du centre-ville ont fermé boutique en ce début de semaine pour protester contre le commerce informel au niveau de la rue Gambetta et des rues avoisinantes. En effet, c'est au tour des habitants de l'Aadl du Boulodrome de monter au créneau. Ces derniers viennent de déposer une plainte contre les vendeurs du marché informel de fruits et légumes de Souk Ellil, “qui polluent notre environnement, envahissent la voie principale du quartier, gênant ainsi considérablement la circulation et empêchant les passants d'utiliser les trottoirs”, dira un habitant de la cité. Cette décision intervient après une altercation, la semaine dernière, entre un locataire de la cité et un marchand de légumes qui rinçait ses salades sous ses fenêtres. La rixe aurait viré au drame, n'était l'intervention des riverains qui ont séparé les deux antagonistes. Cet incident n'est pas fortuit, car la colère des habitants couve depuis longtemps déjà. Ils espéraient, avec la construction des nouveaux logements et le revêtement des façades des immeubles avoisinants, que le quartier populaire de “Jebenet Lihoud” allait enfin avoir un aspect propre et plaisant. Ce fut, d'ailleurs, le cas après la réception des logements Aadl, lorsque les forces de l'ordre ont recouru à la force pour évacuer les charrettes à bras. Mais l'ordre fut de courte durée, car les vendeurs ont récidivé. Dans le même contexte et afin d'éradiquer le marché informel, les marchands de fruits et légumes ont bénéficié d'espaces aménagés au niveau du marché communal de Souk Ellil, contre la somme de 17 000 DA. Cependant, ces derniers s'estiment toujours en droit d'occuper les trottoirs et la rue. Des jeunes chômeurs de Tréat et de Oued El Aneb pour la plupart, qui ont trouvé là le seul moyen de survivre, ne tarderont pas à les rejoindre. Cette situation anarchique n'a pu être démêlée par les services de la commune, en dépit de la mise en place d'une commission de contrôle et de gestion de ce projet. Un projet qui a soulevé beaucoup d'interrogations, du fait que le maire a été chargé d'assainir les listes, très controversées, des bénéficiaires des 80 locaux, que compte le marché de Souk Ellil. Selon les élus de l'opposition de l'APC, ces listes ont été établies de manière irrégulière. Ils n'hésiteront pas à dénoncer les faits dans une correspondance adressée au P/APC, en octobre 2003, en rejetant toute responsabilité dans l'affaire qui, jusqu'à présent, n'a pas connu d'épilogue. Selon une source au fait du dossier, les 80 cases, initialement destinées aux marchands ambulants de Souk Ellil vivant dans la précarité, auraient été, en grande partie, “détournées”. Elles seraient, en effet, affectées à d'autres personnes étrangères ne figurant pas sur la liste d'attribution. Il s'agit, selon notre source, de commerçants ayant déjà pignon sur rue, des entrepreneurs et même certains anciens moudjahidine. Ainsi, le nombre de postulants dépasse, et de loin, le nombre des cases existantes. Enfin, l'aspect technique des travaux d'aménagement du marché est, lui aussi, soumis à controverse. Hafiza M.