Scène de prédilection de jazz sur la place algéroise, la salle Ibn Zeydoun a renoué avec le jazz, samedi soir, avec cette musique aux notes libres qui envoûte de plus en plus le public algérien. Sur les planches, deux musiciens, un guitariste (Nelson Veras) et un trompettiste (Eric Le Lann), engagent un débat musical sous un éclairage tamisé. Ils sont les invités du Centre culturel français (CCF) d'Alger et de l'ambassade de France dans le cadre du festival culturel européen à Alger qui se poursuit jusqu'au 31 mai. Pendant plus d'une heure de temps et dans une salle archicomble, les deux musiciens revisitent les notes de jazzmen de renommée internationale. Une balade qui commence au Brésil, les deux protagonistes ont présenté des morceaux d'Antonio Carlos Jobim. Un hommage que Le Lann a eu lors de sa participation à l'album Jardin d'hiver d'Henri Salvador. La musique est empreinte de bossa nova et des couleurs du sable doré de Rio. Insensitive, Louise... sont autant de morceaux de toute relaxation. Le génie et l'habilité des doigts de Veras n'ont d'égal que le souffle charnel de Le Lann. Dans un synchronisme parfait, les notes sont sensuelles et pures. Un vrai plaisir de sérénité. Les deux musiciens ont également revisité des standards de Duke Ellington et l'assistance ne pouvait qu'apprécier un moment de virtuosité, d'émotion et de subtilité. W. L.