Après la décision de suspension prononcée par le directeur général de la filiale Sidet contre le directeur du complexe, le directeur technique des ressources humaines, 8 syndicalistes et 23 travailleurs et leurs collègues du complexe de détergents ont lancé, avant-hier, un mouvement de grève illimitée. Durant la tournée que nous avons effectuée au niveau des différents ateliers de production, nous avons constaté que toutes les chaînes de production étaient à l'arrêt. Les quelques travailleurs qui se trouvaient sur les lieux assuraient la sécurité de l'outil de production. Les grévistes avaient organisé un sit-in devant le bloc administratif. Selon les représentants des syndicalistes suspendus, cette mesure est illégale. Et d'ajouter : “En date du 17 avril dernier, nous avions organisé un sit-in au niveau de la filiale et le P-DG du groupe avaient signé un PV de réconciliation en présence de l'inspecteur du travail et des services de sécurité. Toutes les revendications ont été satisfaites sauf celle relative au départ du directeur général de la filiale qui a été ajournée en attendant la réunion du CA. Pour eux, l'enjeu réside dans l'audit des œuvres sociales exigé par les travailleurs.” Malgré les jugements rendus en notre faveur, l'audit patauge. “Cet audit révélera beaucoup puisque certains responsables seront impliqués dans le détournement de fonds des œuvres sociales”, révèle notre interlocuteur. Il est à noter que des plaintes ont été déposées contre tous les travailleurs suspendus. Certains avaient été entendus par le juge d'instruction d'autres ont été convoqués. Le directeur du complexe justifie ce conflit par le fait que sa “présence gêne certains intérêts. J'ai toujours refusé d'exécuter des ordres qui me parviennent par téléphone tels l'augmentation de 3 catégories pour certains protégés de la direction. Lors de ma prise de fonction, le complexe tournait à 2 milliards par mois. actuellement, il est à 15 milliards. Quand le complexe a eu des problèmes techniques pendant 13 jours, personne ne s'est déplacé alors que la filiale se trouve à 7 km”. Il est à noter enfin que le complexe enregistre une perte sèche de 8 à 10 millions DA par jour. A. DEBBACHE