Trois opérations ont été lancées dans le massif de Collo, pour débusquer les derniers groupes sévissant dans la région. Les forces de sécurité semblent décidées à harceler sans continu les derniers maquis terroristes. Aux appels au retour à la société dans le cadre des dispositifs de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, elles ont associé une pression militaire sur le terrain. Une semaine après la clôture de l'offensive de Seddat à Jijel, une autre, de plus grande envergure, vient d'être engagée dans la wilaya de Skikda avec l'ouverture de trois fronts. Des sources concordantes avancent la présence, dans la zone ciblée, d'une quarantaine de terroristes, avec femmes et enfants. Ainsi, trois opérations de ratissage de grande envergure sont lancées, ces dernières heures, par les forces combinées dans le massif forestier de Collo, une région boisée et donnant sur la mer, située entre les deux wilayas de Skikda et de Jijel. Les forces de sécurité ont ciblé le massif en trois endroits différents afin de mieux quadriller un périmètre très boisé, au relief très accidenté et faire avorter toute tentative de retraite anticipée des terroristes. Il y a le front d'Aïn Kechra, celui de Tamalous et, enfin, celui de Cheria-Oued-Zhour. Selon une source locale, la première opération engagée dans les montagnes d'Aïn Kechra a permis, dans la forêt de Bourken (entre Aïn Kechra et Bin El-Ouiden) la destruction de plusieurs casemates ainsi que la neutralisation de quantités de bombes artisanales implantées certainement pour ralentir l'avancée des forces de sécurité. Les forces engagées dans le ratissage sur ce front auraient, toujours selon nos sources, découvert à Djebel Bouras, dans la commune de Ouldja-Boulbalout, un tunnel long d'environ 800 mètres, dont l'embouchure donne sur la mer, et où se seraient retranchés une quarantaine de terroristes avec femmes et enfants, comme ce fut le cas à Seddat. Selon des analystes au fait de la situation sécuritaire, il s'agit du Q. G. d'une dissidence du GSPC, le fameux Groupe salafiste libre (GSL) que dirige un certain El-Moutana et qui détient un véritable trésor de guerre laissé par les éléments du GIA du Centre, lors de leur retrait de la région pour se redéployer dans l'Algérois et la Kabylie en 1996. Lors de sa première identification, en 2002, il avait à son actif 21 terroristes. La seconde opération engagée à Tamalous, selon des sources locales crédibles, a connu un premier résultat durant la journée d'hier. Les forces combinées ont pris possession, et pour la première fois depuis le début de l'action subversive, du mont forestier de Teffah, commune de Kerkera, le fief de la phalange Feth El-Moubine, affiliée à la zone VII du GSPC. Cette opération, enclenchée dans la daïra de Tamalous, vise à anéantir le groupe qui a commis le carnage de Sidi-Mansour et dans lequel 11 personnes, dont 10 gardes communaux, avaient péri, il y a presque un mois. Le groupe surarmé, disposant de lance-roquettes de RPj7 est composé de 17 éléments, dont au moins 7 avec leur famille en plus de la femme et des enfants de leur ex-“émir”, M. A., qui s'est rendu, laissant les siens en otages. Tout le périmètre montagneux de Kerkera jusqu'à Ouedda, commune de Béni Zid, est actuellement encerclé. Enfin, le troisième front va de la commune de Cheraïa dans la daïra de Collo à la commune de Oued Zhour, daïra de Ouled Attia faisant frontière avec El-Milia dans la wilaya de Jijel. C'est ici qu'un Patriote a été assassiné et 3 jeunes enlevés au moment des récentes opérations de Seddat afin de créer une diversion. L'opération est d'une grande importance dans la stratégie de lutte antiterroriste d'autant plus qu'on parle de l'éventuelle présence dans la région d'une dizaine d'éléments de l'ex-phalange Ibed Errahmane de Jijel, qui n'étaient pas dans la grotte de Seddat lors du dernier assaut et où 51 éléments, dont des femmes et des enfants du noyau dur de la zone VI du GSPC, ont été éliminés. Abderrahmane B.