Le huitième secrétaire général des Nations unies sera élu en septembre par l'Assemblée générale, mais sur recommandation du Conseil de sécurité. Dans la réalité, la décision relève des cinq du droit de veto. Dans la course à la succession de Kofi Annan à la tête de l'Onu, on retrouve le candidat à la candidature, le prix Nobel de la paix (1996), José Ramos-Horta, chef de la diplomatie du Timor-Est. Son nom a été évoqué par Richard Holbrooke, ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'Onu, en faisant valoir que le prochain secrétaire général devrait être asiatique, en vertu d'une pratique d'alternance des zones géographiques, même si aucune règle écrite ne l'exige. L'Asie aligne déjà trois candidats, un Sud-Coréen, un Thaïlandais et un Sri-Lankais. Mais l'ambassadeur de Bush à l'Onu a remis en cause le principe de la rotation régionale, laissant très ouverte la compétition. Pas de bousculades au starting-block, mais d'autres continents souhaitent la place de Annan. En Europe, l'ex-Premier ministre espagnol, Aznar, piaffe d'impatience, d'autant que Bush lui aurait promis la place pour services rendus lors de l'invasion de l'Irak. Aznar est aux Etats-Unis où il apprend l'anglais. Il faut savoir que le huitième secrétaire général des Nations unies sera élu en septembre par l'Assemblée générale, mais sur recommandation du Conseil de sécurité. Dans la réalité, la décision relève des cinq du droit de veto. Le Timorais se rend à Pékin qui souhaite un candidat asiatique. Il se prévaut, par ailleurs, de soutiens de plusieurs sénateurs américains, démocrates et républicains, qui se sont dit prêts à faire du lobbying en sa faveur. Ce qui en dit long sur le poids des Etats-Unis dans la désignation du successeur de Annan à qui Bush n'a cesse de faire montre d'hostilités depuis que l'Onu avait refusé de le suivre dans son aventure irakienne en 2003. John Bolton, son représentant à l'Onu, ne cache pas son aversion contre le SG, lequel, par ailleurs, traîne des casseroles, dont l'affaire “pétrole contre la nourriture” que l'Onu avait organisée à l'intention de l'Irak de Saddam. Le rejeton de Annan avait obtenu une part de brut irakien grâce à son nom. Depuis ces révélations, Annan s'est considérablement affaibli. D. Bouatta