La défaite de jeudi dernier a finalement tourné au cauchemar pour les supporters qui ont décidé de le faire payer aux joueurs. Après le premier triste épisode qui a suivi la fin du match face au NAHD, jeudi dernier, une fin houleuse, où des supporters mécontents se sont violemment pris aux joueurs ainsi qu'au staff technique, et au moment où tout le monde pensait que l'ire et la déception usmiste s'était dissipée, des supporters sont revenus à la charge. Le match face au NAHD n'est pas encore terminé, hier, qu'a eu lieu le deuxième épisode où joueurs et staff usmistes en ont vu de toutes les couleurs, avec, au menu, injures et agressions. Les Usmistes ont fui Bologhine, mais cela n'a pas suffi. Ayant eu vent que les supporters allaient revenir à la charge, l'entraîneur Biskri a décidé d'aller au stade du 5-Juillet pour y effectuer les séances d'entraînement habituelles, loin de la pression. À première vue, c'est un choix judicieux, mais les supporters semblaient, de leur côté, plus que décidés à en découdre avec les joueurs qu'ils accusent d'avoir levé le pied face au NAHD, histoire de venger, par la même occasion, leur ami agressé à la fin du match face au NAHD. Les supporters déchaînés ont tout simplement suivi l'équipe et se sont dirigés vers le stade du 5-Juillet après avoir constaté leur absence au stade de Bologhine, où un dispositif avait été mis en place, contrairement à l'enceinte du 5-Juillet. À l'entraînement, il régnait une ambiance bon enfant. Jusque-là tout allait bien et personne ne pensait que ça allait tourner mal. Mais au moment où les joueurs allaient regagner les vestiaires, à quelques encablures du tunnel, les supporters sont venus dans le but d'agresser des joueurs ciblés que sont Zidane, Boussofiane et Achiou, à l'intérieur même du stade. Cela nous amène à poser des questions : que faisaient ces supporters à l'intérieur du stade ? Comment sont-ils parvenus à entrer au moment où les journalistes étaient soumis à des contrôles ? Bref, ce qui s'est passé au 5-Juillet est tout simplement impensable et condamnable. Donc, au moment où les joueurs sont arrivés au niveau du tunnel, des supporters les ont interpellés, une petite discussion s'en est suivie et, contre toute attente, le défenseur Zidane a été agressé par une bombe lacrymogène. C'était la débandade ! Dans la foulée, Hamdoud a été touché à son tour, s'ensuit alors une mêlée générale. Par la suite, c'est au tour de Boussofiane de faire les frais de la colère des supporters, et même la coqueluche du club, en l'occurrence Achiou, n'a pas été épargnée. C'était l'affolement. Les personnes intervenues pour mettre fin à ce désordre, à l'image de l'entraîneur Biskri, ont été prises à partie. “Nous te vouons un grand respect, mais tu dois partir”, lui ont dit les supporters, sans pour autant l'injurier comme ses joueurs. Une violente réaction qui reflète la mauvaise passe que traverse le club de Soustara. L'équipe est vraiment minée de l'intérieur comme de l'extérieur. Incroyable mais vrai, les supporters de l'USMA ont montré une violence sans précédent. Agités, ils ont sommé la direction des joueurs et des dirigeants présents de changer d'attitude comme leurs homologues du Mouloudia. “On voit que vous n'aimez pas les supporters calmes, on va devenir donc violents pour que les joueurs assument leur responsabilité. Vous voulez des supporters comme ceux du Mouloudia ? Si cela est votre souhait, ce sera le cas !” Ce qui s'est passé au 5-Juillet n'a pas laissé indifférents les joueurs. Certains d'entre eux ont menacé carrément de quitter le club, quitte à laisser tomber leur argent. Parmi eux on peut citer Boussofiane, Métref, Haddou et Zidane. En plus de l'entraîneur qui n'a pas manqué d'insinuer qu'il ne comptait pas rester au club. “Franchement, qu'on soit agressés durant les séances d'entraînement, je ne vois pas ce que je fais dans ce milieu. C'est du voyoutisme”, a-t-il martelé. De son côté, le capitaine Mounir Zeghdoud a déploré avec force les incidents qui se sont produits. “C'est malheureux d'en arriver là.” Le plus affecté de tous est incontestablement Hocine Achiou. “Je suis un enfant du club où j'ai fait toutes mes classes. Lorsqu'il y a défaite je suis le premier affecté, mais je n'accepte pas qu'on m'insulte”, s'est-il indigné. Des sages du club sont intervenus pour désapprouver à leur tour les incidents du 5-Juillet. Pour eux, la déception est compréhensible, mais cela ne justifie guère la réaction des supporters qu'ils condamnent avec force. “On ne comprend pas la réaction de nos supporters qui sont réputés pour leur calme. Ce n'est pas la première fois qu'on perd un championnat où un titre. On ne comprend pas comment on arrive à agresser des joueurs qui ont apporté tant de joie à l'équipe. C'est incompréhensible.” Ces mêmes sages ont appelé à resserrer les rangs de l'équipe et à tourner cette triste page en pensant à l'avenir du club. Enfin, notons que deux joueurs, à savoir Arribi et Amar Ammour, n'ont pas pris part à l'entraînement tout comme l'adjoint de Biskri, Saïd Hammouche retenu pour affaire personnelle. Chérif M.