Plusieurs dizaines d'enseignants, exerçant dans différentes universités d'Alger, se sont rassemblés, hier, devant la régie foncière de la wilaya d'Alger pour exprimer leur colère en raison de la non-distribution du deuxième quota des logements sociaux leur revenant de droit. Ils reprochent à la régie foncière de ne pas respecter ses engagements. Des représentants des enseignants nous ont exposé brièvement la genèse de l'affaire. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a bénéficié de 500 logements sociaux destinés aux enseignants et aux travailleurs du secteur. 284 unités ont déjà été distribuées. Le reste, implanté dans un site situé à Aïn Taya, ne l'est pas encore. Les contestataires accusent la régie foncière de retarder l'opération de remise des clés. Selon eux, les chantiers sont totalement achevés. “Nous ne comprenons pas pourquoi les responsables ne veulent pas nous remettre les clés”, a déclaré un enseignant de l'Institut de traduction et d'interprétariat. “Nous avons reçu nos décisions d'attribution en décembre 2003 et nous avons payé la première tranche un mois plus tard. On ne comprend pas pourquoi la première tranche de logements a été distribuée normalement et pas celle-ci”, explique notre interlocuteur. Un de ses confrères de l'université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene renchérit : “Cela fait plus de six mois que nous faisons le va-et-vient, les responsables de la wilaya ont déclaré que les chantiers sont achevés et que nous devons nous diriger vers la régie pour la remise des clés de nos appartements. Les responsables de la régie nous disent le contraire. Nous sommes réellement entre le marteau et l'enclume.” Cela dit, des notes, portant décision d'acquisition de logements ainsi que la date de remise des clés d'appartement, ont été affichées dans la plupart des instituts et universités de la capitale. “Suite à l'affichage de cette décision, j'ai résilié mon contrat de location et maintenant je me retrouve, à mon âge, hébergé chez des membres de ma famille. C'est honteux de nous traiter de cette façon !" s'est indigné un docteur d'Etat. Parmi les manifestants, se trouvaient, également, des enseignants qui “crèchent” dans des chambres de cités universitaires. Au moment où les enseignants criaient leur ras-le-bol dans la rue, leurs délégués menaient des négociations serrées avec le responsable de la régie foncière, M. Mammeri, afin de trouver une issue au conflit. “Le responsable de la régie nous a promis que la réception des clés du premier site de Aïn Taya se fera au plus tard samedi prochain ; concernant le deuxième site de Aïn Taya il faudrait d'abord finir les travaux de VRD qui dureront au maximum une douzaine de jours”, rapporte le représentant des enseignants. Nabila Afroun