Ahmed Ouyahia appelle à un règlement “pressent et définitif” de la crise en Kabylie. S'exprimant, jeudi dernier, sur les ondes de la radio Chaîne II, le leader du Rassemblement national démocratique (RND), qui estime que la crise dans cette région a “assez duré”, pense que son dénouement est impératif. “Nous sommes condamnés à régler la crise en Kabylie”, clame-t-il. Comment ? Selon M. Ouyahia, il faut intervenir sur deux fronts : il s'agit d'une part de “l'application de la loi sur les gendarmes qui ont occasionné des morts tout en laissant le soin à la justice de déterminer les circonstances des décès et leurs auteurs”. D'autre part, en relançant un nouveau dialogue avec “les représentants effectifs des archs”. Ce dialogue qui doit solliciter, selon M. Ouyahia, “l'imagination et la raison”, aussi bien “des institutions de l'Etat” que des archs, ne doit pas poser comme préalable la libération des délégués détenus. “Leur cas relève de la justice”, indique-t-il tout en soutenant sur un ton des plus rassurant : “Nous avons confiance en notre justice”. Très insistant du reste sur la nécessité aux archs de venir dialoguer, M. Ouyahia se dit très optimiste sur les résultats sur lesquels peut déboucher le nouveau dialogue. Selon lui, “des points ont été satisfaits dans la plate-forme d'El-Kseur et d'autres le seront pour peu que les vis-à-vis veuillent bien s'asseoir ensemble”. L'orateur, qui reconnaît, à ce propos, le caractère “irréversible” de la plate-forme d'El-Kseur, affirmera que “si les archs dépassent leur peur du pouvoir, le dialogue peut sortir avec un compromis autour de cette même plate-forme”. S'exprimant, par ailleurs, sur la politique des privatisations menée par le gouvernement, Ouyahia regrette l'opacité qui entoure la démarche de certains ministres : “Qu'ils nous disent d'abord qu'elles sont les entreprises à ne pas privatiser et parmi lesquelles il faut compter Sonatrach”, insiste-t-il. Abordant également la question de la réconciliation nationale, l'intervenant qui assène que les terroristes ont eu deux occasions de se repentir, lors de la loi sur la Rahma à l'époque de Zeroual et de la concorde civile du Président Bouteflika, tranche que “la porte de la repentance est fermée depuis le 13 janvier 2000 et que le reste des terroristes, il faut les abattre sur le terrain”. Répondant, en outre, aux déclarations du porte-parole du PT qui l'avait invité à prendre part à la marche en faveur de l'Irak qu'elle a organisée, Ouyahia martèle : “Si l'invitation concernait le terrorisme, la Kabylie ou nos propres problèmes, on marcherait”. N. M.