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Qui va régler la crise ?
Kabylie
Publié dans Liberté le 09 - 02 - 2003

Le statu quo n'arrange plus personne. Sauf peut-être le président Bouteflika.
Comment régler le problème de la Kabylie ? Lorsqu'on pose la question au Chef du gouvernement, il ne cache pas son embarras. “Cette question me met mal à l'aise”, finit par lâcher Ali Benflis. Pourtant, l'homme devrait tirer quelques heureuses conséquences de son déplacement, jeudi, à Béjaïa pour assister à l'enterrement du député FLN, assassiné à Paris. Il n'a pas été conspué comme cela a été toujours le cas pour les quelques officiels qui ont osé se hasarder dans la région. Mieux, des émissaires ont pris attache avec lui en vue d'un dénouement de la crise. Réponse de Benflis : “Organisez-vous !” La solution au bourbier kabyle dépasse-t-elle le Premier ministre ? Qui sera en mesure d'en sortir le pays ? Qui osera prendre des initiatives ?
Paradoxe. Rarement il y a eu un tel consensus sur la gravité de la situation et l'urgence d'une solution. Jeudi, le très effacé conseiller spécial de Bouteflika, Ahmed Ouyahia, n'a pas été tendre avec les autorités du pays. “Peut-être qu'elles managent mal le problème ou peut-être qu'elles souffrent d'un manque d'imagination”, dit-il. Les propos du patron du RND ne sonnent pas moins dur que ceux tenus, la semaine dernière, par le syndicat des travailleurs. Partie désormais en guerre ouverte contre le Président, l'UGTA décoche un missile : “Il n'est plus question que les choses restent en l'état dans cette région”, affirme Sidi Saïd qui appelle à une “solution définitive en Kabylie”. Dans un même concert, le président de l'Assemblée nationale, Karim Younès, certes dans un langage aux accents lyriques, n'en pense pas moins. Il est temps que la République rassemble ses enfants, affirme cet homme dont la presse n'hésite pas à souligner tant l'amitié avec le Chef du gouvernement que les origines kabyles. La dernière salve vient du côté du président du Sénat. Avare en prise de positions politiques, Bensalah se fend d'un même constat : “La situation en Kabylie s'aggrave.” Non seulement ces responsables s'accordent sur le pire, mais il est important de souligner que tous sont ou ont été à un moment ou un autre des alliés ou des partenaires de Bouteflika. Décodé : la clé de la solution est entre les mains de la présidence.
Mais Bouteflika se garde d'amorcer une sortie de crise. Pis, le Président et son ministre de l'Intérieur gèrent la crise comme deux capitaines qui brûlent leur vaisseau. Hormis la constitutionalisation de tamazight, adoptée l'année dernière, concession de pure forme du reste, les deux hommes mènent une politique de pourrissement. Bouteflika a maintenu les élections malgré leur rejet par la population, au risque de générer une “sécession électorale”, selon l'expression d'un diplomate à Alger.
L'emprisonnement des délégués du mouvement contribue à permaniser un climat insurrectionnel dans la région. Quid de la satisfaction de la plate-forme de revendications ? Au niveau de la présidence, la question n'est pas à l'ordre du jour. Ayant définitivement perdu la Kabylie, Bouteflika serait tenté de garder les choses en l'état jusqu'à la tenue de l'élection présidentielle : une Kabylie en révolte est une Kabylie qui ne vote pas. Ce seraient alors autant de voix anti-Bouteflika qui n'iraient pas dans l'escarcelle d'un candidat rival.
C'est sans doute ce scénario catastrophe qui fait bouger l'armée. En catimini. Des émissaires, se prévalant de l'adoubement du patron du DRS, le général Tewfik, prennent langue avec des délégués des archs pour les amener à s'assoir autour d'une table. Objectif : désamorcer la bombe kabyle et empêcher Bouteflika de la jouer comme joker. Cela renseigne, par ailleurs, sur les intentions de la grande muette concernant la prochaine présidentielle. Paradoxalement, l'intransigeance des délégués quant au caractère “scellé et non négociable” de la plate-forme d'El-Kseur constitue l'atout maître du Président. Que le mouvement s'arc-boute rigidement sur la plate-forme est un argument dont se sert Bouteflika pour maintenir le statu quo.
Un statu quo qui n'arrange plus personne. Sauf un Président candidat à sa réélection.
F. A.


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