Contacté par téléphone, un des membres de la commission nationale à l'union générale des travailleurs algériens (Ugta), Boualem Boukri, s'est montré outré du fait qu'aujourd'hui ce métier soit exercé par des «amateurs», par des gens d'appartenance sociale et de différents niveaux dans un cadre illégal. «Ce sont de faux chauffeurs qui travaillent au noir, ils ne payent ni impôts, ni autre charge, mais qui se font des fortunes au vu et au su de tout le monde et dans l'indifférence totale. Le comble c'est qu'ils continuent d'exercer ce métier, tout en portant préjudice au pouvoir d'achat des chauffeurs de taxi réglementaires qui, eux, vivent une situation financière très difficile et payent toutes les charges fiscales. Aucun tarif n'est conforme à la réglementation, chacun travaille comme bon lui semble.» Les citoyens se plaignent, bien que pour certains, ces clandestins restent l'ultime moyen, voire une voie de secours. Il est vrai que de nos jours, le recours aux chauffeurs de taxi clandestins est devenu une pratique normale. Sommes-nous dans un pays où l'anarchie est devenue une donnée incontournable ? La réponse est dans la question. En tout cas pour M. Boukri, ce problème ne semble pas connaître son épilogue. En un mot, notre interlocuteur a résumé cette activité clandestine telle qu'elle est pratiquée sur le terrain par ces personnes qu'il qualifie de «faux taxieurs», comme l'histoire du «chat et de la souris». «C'est exactement la même chose, ces gens ont peur des policiers, ils n'agissent qu'en leur absence. Et là, ils travaillent tranquillement et font la loi, en occupant même, sans le moindre scrupule, des stations de taxi en pleine capitale», se désole-t-il. Lire demain notre dossier : «Téléphériques en Algérie : état des lieux.»