Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, joint hier au téléphone et Me Farouk Ksentini, président de la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) rencontrés en marge du séminaire à l'hôtel Hilton n'ont pas été surpris outre mesure par l'annonce d'un référendum sur la réconciliation nationale par le président de la République. “C'était prévisible”, dira d'entrée Abdelaziz Belkhadem tandis que Ksentini estimera que “le Président ne fait que confirmer ce qu'il a déjà dit et promis aux Algériens”. “J'enregistre avec la plus grande satisfaction cette annonce parce que la réconciliation nationale est un droit et un devoir”, ajoutera le président du mécanisme ad hoc sur les disparus. Me Ksentini partage avec le président de la République son opinion sur l'attitude de l'Armée nationale populaire (ANP) par rapport à la violence terroriste : “Il est tout à fait exact de dire que l'armée a répondu à la violence par la violence parce que c'est vraiment le cas. La violence appelle la violence, c'est un principe universel et qui relève également de la logique”, indiquera à ce propos le président de la CNCPPDH. Plus précis, notre interlocuteur affirmera que “les forces de l'ordre et l'Etat algérien avec ses institutions dont celle de la défense étaient dans une situation de légitime défense. Ils n'étaient pas les agresseurs, ils étaient les agressés”. Et l'amnistie générale ? “Ce sont des mesures contenues dans la réconciliation nationale”, précisera aussi bien Belkhadem que Ksentini. “La réconciliation est un concept plus large et plus global qui contient des mesures destinées à mettre fin à la crise sécuritaire dont l'amnistie”, dira plus précis le secrétaire général du FLN. C'est la même explication que donnera Ksentini ajoutant que “l'amnistie générale, qui est une des voies qui conduira à la réconciliation nationale, ne peut procéder que d'une loi”. “Ce qui est sûr c'est que l'amnistie générale ne se fera pas au détriment des victimes”, conclura à cet égard Ksentini. NADIA MELLAL