Malgré la campagne menée tambour battant contre les chiens errants par les services de la commune d'Oran depuis le début du mois en cours, le phénomène tend à prendre des dimensions disproportionnées. Compte tenu de la multiplication de ces animaux canins qui circulent sans inquiétude dans les artères de la ville, selon les responsables de la fourrière municipale, pas moins de trente-sept chiens errants ont été abattus et une quarantaine d'autres ont été capturés au cours de la troisième semaine du mois en cours. Dans la plupart des cas, les chiens errants sont, soit abandonnés par leurs propriétaires, soit relâchés par les services de la fourrière qui ne peuvent pas les contenir. “Faute de places et de moyens matériels et humains, nous serons toujours confrontés à ce problème épineux”, déplore le responsable de la fourrière communale. Dotée de deux camions de ramassage et de trente cages, la fourrière d'Oran est totalement déstructurée et ne répond plus aux normes requises en matière de ramassage et de traitement des chiens abandonnés et/ou malades. Dans cet ordre d'idées, dix-sept chiens atteints de rage ont été abattus au cours du mois de mai dernier, tandis que quatre-vingt dix-sept autres ont été capturés par les services de la fourrière municipale. Durant la deuxième moitié du mois d'avril, une centaine de chiens errants ont été capturés et vaccinés contre la rage, période qui a enregistré une augmentation dans les maladies canines. Par ailleurs, nous apprenons que plusieurs personnes ont été attaquées et mordues par des chiens. Dans la plupart des cas, les morsures sont rabiques et les personnes atteintes ont été hospitalisées au service épidémiologique du CHU d'Oran. “Nous éprouvons les pires difficultés à endiguer le phénomène des chiens errants. Nous déplorons beaucoup le fait que les autorités locales ne prennent pas au sérieux cette menace qui pourrait être néfaste sur les plans de la santé et de la prise en charge des personnes atteintes de rage canine”, indique, pour sa part, le responsable des services vétérinaires de la direction des services agricoles de la wilaya d'Oran. Selon des statistiques du CHU d'Oran, vingt-neuf personnes, dont des enfants âgés entre un et douze ans, ont été victimes de chiens errants. Les hôpitaux d'El-Mohgoun et d'Arzew ont, de leur côté, enregistré une dizaine de cas de personnes mordues par des chiens errants. Outre le manque de moyens adéquats, les services compétents éprouvent des difficultés en matière de disponibilité du vaccin humain qui coûte neuf cents dinars alors que le vaccin animal anti-rabique coûte cinq cents dinars. B. GHRISSI