S'exprimant devant les femmes RND qui ont animé, jeudi dernier, au siège du parti (aux Asphodèles) une rencontre sur la situation de la femme en Algérie à l'orée de la crise économique, Ahmed Ouyahia impute le retard de la révision du code de la famille à une double raison : “Il s'agit d'un manque de conviction et d'une volonté de ne pas froisser la sensibilité des partisans des constantes nationales”, a-t-il martelé. Le patron du RND, qui regrette dans ce cadre que le dernier programme du gouvernement n'ait même pas fait référence au code de la famille, pense que là aussi, il s'est agit de “ne pas mécontenter certains”. Tout en relevant “les promesses et les déclarations pompeuses sur la révision du code de la famille”, l'intervenant déplore que les choses soient restées en l'état en 2003. “Il va falloir, indique-t-il, avoir le courage un jour de revoir le code de la famille pour assurer plus de stabilité aux foyers algériens et à la nation”. Et d'enchaîner : “Dans le couple, l'homme et la femme doivent tous les deux travailler et ce n'est pas une question de choix, mais de fatalité”. “Puisqu'il, ajoute-t-il, s'agira aux Algériens et aux Algériennes de faire face aux conditions de la vie et aux bouleversements que connaîtront le monde et l'Algérie sur le plan économique”. Abrogation ou amendement du code de la famille pour le RND ? Selon le chef de file du Rassemblement, “ce n'est qu'une question de terminologie”. “Qu'on appelle abrogation ou amendement, la finalité est la même : car vous pouvez changer tout un texte et n'en garder que deux articles et ne le considérer que comme un amendement. Aussi et afin de sensibiliser les parlementaires autour des méfaits du code de la famille, Ouyahia leur recommande une séance de travail de nuit ad hoc au niveau “des arcades du boulevard Zighoud-Youcef pour voir le nombre de femmes jetées à la rue et le nombre d'enfants qui grandissent sur les pavés pour constater qu'on soit islamiste ou laïque, républicain ou conservateur, que cette situation est physique et réelle”. Dans le même ordre d'idées, Ouyahia divulgue qu'“en tant que ministre de la Justice dans le cadre du mouvement de réforme, j'ai opté pour une démarche qui aboutit à la disparition du code de la famille et qui ramène au code civil les dispositions du statut personnel. Et je n'avais rien inventé, car c'était le cas jusqu'en 1982”. N. M. Le congrès au plus tard en mai 2003 Le rythme de préparation du congrès du RND s'accélère. Plusieurs conférences régionales des élus locaux du parti se sont tenues le week-end dernier à travers les quatre coins du pays. A Alger, c'est Ahmed Ouyahia qui a présidé une rencontre à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj. Dans une intervention remarquée, le secrétaire général du RND a donné un cours sur la gestion des affaires locales. Une charte de l'élu a été élaborée par la direction du parti. Dans une déclaration à la presse peu avant l'ouverture des travaux de la rencontre, Ouyahia a indiqué que le congrès du RND aura lieu au plus tard le mois de mai, sans pour autant préciser la date. Concernant la présidentielle d'avril 2004, le n°01 du RND a affirmé ne pas être contre l'ouverture du débat, l'essentiel qu'il serve le pays. Sur cette question, l'ancien Chef de gouvernement ne s'est pas étalé. M. A. O.