Invité de l'émission "Arwiqat Essiassa" de la Radio nationale, le secrétaire général du RND, M. Ahmed Ouyahia, a estimé qu'il est impératif d'assainir la scène politique selon les normes internationales. A ce titre, il a réitéré la revendication de son parti relative à la révision de la loi électorale, souhaitant que l'initiative émane du gouvernement et non d'un parti politique. Il a aussi demandé de mettre fin au mode de scrutin à la proportionnelle avant le prochain rendez-vous électoral pour réorganiser le paysage politique du pays, une manière pour le patron de la deuxième force politique de critiquer la dispersion des sièges de la nouvelle Assemblée nationale après les élections législatives tenues jeudi dernier, avec la participation de 24 partis. D'ailleurs, M. Ouyahia a déclaré qu'il y aura une catastrophe si la loi électorale n'est pas amendée avant les élections locales prévues pour septembre prochain. Pour ce qui est de ce prochain rendez-vous électoral, M. Ouyahia prévoit une forte participation en raison du rapport citoyen-élu local, appelant à tirer les enseignements des législatives du 17 mai. Il est à noter, dans ce cadre, que les élus au niveau des APW et des APC surtout n'arrivent pas à exercer leurs missions, notamment pour ce qui est de la gestion du budget local dans le cadre du développement régional, puisque cela ne relève pas de leurs fonctions, chose qui a poussé plusieurs partis politiques à demander l'amendement du code communal et de la wilaya, dont le FLN a déjà préparé une mouture à ce propos. Cela ne donne cependant aucune certitude qu'il y aurait une grande participation aux élections locales. Revenant sur la question du faible taux de participation aux législatives, qui n'a pas dépassé les 35%, M. Ouyahia a imputé cela à la situation sociale des citoyens plus qu'à l'activité politique des partis, tout en soulignant que l'abstention importante des citoyens requiert une analyse approfondie. Dans ce contexte, il a réaffirmé que le taux de participation ne saurait porter préjudice à la légitimité et à la crédibilité de l'Assemblée élue, citant le cas de plusieurs pays développés. Concernant l'émergence des listes indépendantes lors du scrutin du 17 mai, le SG du RND a indiqué que deux facteurs majeurs ont favorisé cela, le premier est le phénomène des aârouch et le monopole des détenteurs de fonds, tout en critiquant certaines pratiques relevées lors des dernières législatives telles que l'achat des voix dans certaines wilayas du pays. A ce propos, il a rappelé que l'exercice démocratique est nouveau en Algérie. Par ailleurs, il a indiqué que les enjeux socioéconomiques du pays ne vont pas de pair avec le discours populiste actuel. Sur le plan économique, M. Ouyahia a précisé que le RND plaide pour l'économie de marché et le partenariat avec les étrangers pour contribuer au développement des entreprises nationales, appelant à axer sur l'évaluation de la situation socioéconomique du pays et non sur l'embellie financière du pays, afin d'éviter de lier l'avenir de notre économie aux prix du pétrole. M. Ouyahia n'a pas manqué de réaffirmer l'attachement de son parti à l'alliance présidentielle pour conférer davantage de flexibilité à l'action politique et contribuer à la stabilité des institutions de l'Etat, tout en expliquant que son parti a adhéré à l'alliance présidentielle pour soutenir le président de la République et l'accompagner dans l'application de son programme. Il a estimé que c'est la seule alliance qui a réussi depuis l'instauration du pluralisme en Algérie. S'agissant de la criminalité et des agressions, M. Ouyahia a insisté sur le renforcement des mesures juridiques et pénales pour protéger le citoyen et ses biens.