Hier, vers 10 heures, un policier a ouvert le feu sur ses supérieurs à l'intérieur de l'enceinte du commissariat d'El-Khroub. Ce drame a eu lieu alors que Yazid Zerhouni était en visite d'inspection dans la ville. Presque au moment même où le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales était à El-Khroub, dans le cadre d'une visite d'inspection, l'enceinte du commissariat de police de cette ville a vécu, hier, des moments tragiques. En effet, c'est sur le coup de 10 heures qu'un policier appartenant à la sûreté de daïra du Khroub, deuxième ville dans la wilaya de Constantine, a ouvert le feu sur ses supérieurs avec son arme de service avant de se rendre. Selon une source policière locale, les six coups tirés par le policier ont touché un officier et un commissaire. Le premier a succombé sur le coup à ses blessures alors que le second, hospitalisé, luttait, hier encore en fin de journée, contre la mort. S'agit-il d'un geste d'un élément au bord de la déprime ? Règlement de comptes ou réponse d'un homme touché dans son amour-propre ? C'est à ces questions, qui renvoient à “l'alibi du geste”, que doit trouver des réponses l'enquête ouverte après ce double crime commis par un policier et ciblant des collègues à lui au sein même d'un commissariat. Hier, en fin d'après-midi, aucune voix autorisée ne s'est exprimée sur ce drame. Ainsi, à défaut d'une communication officielle levant un coin du voile au moins sur les premiers éléments de cette affaire, la première du genre dans la région, toutes les spéculations sont permises. Même durant la période située entre 1993 et 1998, où les effets des actes terroristes exerçaient une forte pression psychologique sur les éléments de certains corps de la société pour ne pas dire sur toute la population, les éléments de la DGSN, qui ont fini par s'adapter à la nouvelle donne sécuritaire, ont su garder leur sang-froid. Alors, y a-t-il, aujourd'hui, un malaise au sein de la police nationale ? On se souvient qu'il y a quelques semaines, un groupe de cadres de la DGSN, et par presse interposée, est monté au créneau pour dénoncer ce qu'il a qualifié de gabegie qui règne dans ce corps. Des responsables, directement cités par ces policiers, n'ont pas jugé utile d'y répondre. Hier, au Khroub, et au moment où le patron des polices, le ministre d'Etat Yazid Zerhouni, était en visite d'inspection dans la ville, un policier a ouvert le feu sur ses supérieurs. Quel que soit l'alibi, il y a sûrement et de prime abord un déficit en matière de prise en charge psychologique des troupes, et cela mérite que le silence soit rompu. M. K.