La contestation reprendra prochainement dans le milieu hospitalier. Les praticiens spécialistes de la santé publique comptent enclencher un nouveau mouvement de débrayage illimité et ce, à partir du 5 avril prochain. Cette grève générale a été décidée, jeudi dernier, par le bureau national du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp). Lequel bureau est mandaté par l'assemblée générale pour faire le point sur la situation du dossier des revendications soumises à la tutelle après la suspension de la grève en novembre dernier. En effet, le président du bureau national du Snpssp, le Dr Yousfi, qui a animé un point de presse, a affirmé que le débrayage général suspendu en novembre 2002 reprendra le 5 du mois prochain. Cette nouvelle paralysie, qui plane sur les hôpitaux et autres secteurs sanitaires, est, dit-il, une conséquence logique de la mauvaise foi du ministère de la Santé. En un mot, “le syndicat a été trahi par le département de Aberkane. Celui-ci n'a pas respecté les termes du PV signé le 13 novembre dernier par le ministère de la Santé, du Travail et le Snpssp. Les problèmes posés ne sont pas encore résolus”, dit-il. Pour étayer ses propos, le conférencier cite les deux décrets signés en janvier par le Chef du gouvernement. Contrairement à ce qui a été énoncé dans les accords, le texte de loi paraphé par M. Ali Benflis portant indemnité d'encadrement comporte la condition d'activité complémentaire. C'est-à-dire que tout praticien spécialiste, exerçant dans le secteur privé, n'ouvre pas droit à cette prime. “Alors que dans le PV signé entre les deux parties ne figure pas cette condition. Une condition dans le dos. Le principe de la confiance est violé par le ministère de la Santé”, clame-t-il. L'autre point violé est relatif à la prime de grade. Le décret du 19 janvier consacre encore la discrimination et la transgression des accords entre les praticiens spécialistes et les hospitalo-universitaires. L'écart et les disparités sont importants, notamment pour le 2e et le 3e grades par rapport aux docents et aux professeurs. Le Dr Yousfi est revenu également sur les autres points, dits urgents, inscrits dans les accords de novembre. Le point relatif à l'alignement des indemnités entre les praticiens et les hospitalo-universitaires, conformément à l'accord du 14 mai 2002, n'a pas été consacré. La liste des transgressions par le département de Aberkane est encore longue, insiste-t-il. Le président du Snpssp a relevé aussi que le principe des dispositions transitoires, qui permettent aux anciens spécialistes de bénéficier des nouvelles primes, a été violé. Pour le syndicat, ces dispositions sont importantes et irréversibles. C'est ainsi que le Snpssp interpelle le Chef du gouvernement, le ministre de la Santé et le département de Tayeb Louh sur la garantie des accords signés avec le syndicat. La crédibilité des pouvoirs publics est, par conséquent, en jeu. Le conférencier espère tout de même que les autorités révisent leurs copies avant le jour J, pour éviter ce débrayage général. La commission de suivi qui devra se réunir le 19 mars est ainsi interpellée. R. H.