Outre l'indemnisation des familles des victimes, un appel d'offres sera lancé prochainement pour l'acquisition, dès 2003, d'une dizaine d'appareils neufs. Trois jours après le drame de l'aéroport d'Agenar de Tamanrasset, le gouvernement, réuni hier en conseil interministériel, a décidé des premières mesures de soutien et de solidarité en direction des familles des victimes. Ainsi, après avoir entendu les communications du ministre des Transports et du PDG d'Air Algérie sur les circonstances de la catastrophe aérienne qui a coûté la vie à 102 personnes, dont six étrangers, le conseil a décidé d'octroyer une indemnité dite de solidarité nationale, d'un montant de 70 millions de centimes aux familles des victimes. Cette somme a été calculée sur la base d'une évaluation faite par les membres du conseil. Sur un autre plan et en attendant que la procédure d'indemnisation soit finalisée administrativement – un texte d'application devra codifier les modalités –, le gouvernement a saisi les compagnies d'assurances, la Caar et la CCR en l'occurrence, en vue de consentir des avances aux familles, au titre des dédommagements. Et pour leur faciliter les procédures d'indemnisation, le conseil interministériel a décidé d'associer les walis et les structures locales de la compagnie nationale dans l'opération de formalisation des dossiers administratifs requis. Aussi, et dans le souci d'assister les familles dans les démarches à entreprendre, le gouvernement a demandé aux responsables d'Air Algérie d'instruire les représentations locales de la compagnie de se mettre à la disposition des familles en leur donnant toutes les explications nécessaires sur les dispositions prises et en les soutenant en cas de besoin. Ce dispositif adopté par le conseil devrait être supervisé par une cellule de coordination placée sous l'autorité du ministre des Transports dont la mise en place a été décidée lors de la réunion d'hier. Ceci pour les victimes “civiles”. Concernant, les membres de l'équipage ayant péri lors de cette catastrophe, l'indemnisation de leurs familles se fera sur la base des paramètres prévus dans la loi sur l'aviation civile. En d'autres termes, les montants seront calculés en fonction des grades, de l'expérience, du salaire ainsi que du type d'assurance auquel a souscrit chacune des six victimes. A ce propos, on croit savoir que le montant de ces indemnités oscille entre 5 et 7 millions de dinars et qu'il appartient à la direction de la compagnie Air Algérie de préparer les dossiers de ses défunts salariés. Cela étant, les membres du conseil n'ont pas jugé utile de s'appesantir sur les circonstances ainsi que les mobiles techniques du crash — sujet à une grosse polémique — (voir l'article de Mustapha Benfodil en page 4) préférant attendre les conclusions de la commission d'enquête présidée par l'inspecteur général au département de Abdelmalek Sellal. Dans ce registre, des indiscrétions ont confié à Liberté que le principe du renouvellement de la flotte d'Air Algérie, discuté hier, en présence du ministre de la participation et de la promotion de l'investissement, M. Abdelhamid Temmar, a été adopté. Pour ce faire, un programme qui s'étale sur trois ans a été arrêté et une opération “d'urgence” a été décidée pour l'année en cours. Il s'agit, selon nos sources, du remplacement des plus vieux appareils datant des années 1970 et ayant plus de 25 ans de navigation, notamment ceux qui sont sous le coup d'une interdiction de navigation dans les espaces aériens étrangers. Autre mesure d'urgence : l'acquisition d'une dizaine d'avions neufs courant 2003. Dans cette perspective, Airbus aurait déjà fait une offre aux autorités algériennes, et un appel d'offres international, croit-on savoir, sera lancé prochainement par la direction de la compagnie nationale. M. A. O. / H. M. Etat de la flotte nationale Boeing 727 : Air Algérie en avait 11, dont trois réformés et trois autres vendus, les cinq restants sont opérationnels, le plus récent date de 1978. Boeing 737-200 : il y en avait 16. Air Algérie en a perdu deux dans des crashs, l'un en Grande-Bretagne et l'autre à Tamanrasset. Trois sont vendus. Le plus récent date de 1982. Boeing 767 : la compagnie nationale en possède 3, âgés d'une dizaine d'années (1989). Air Bus A 310 : ils sont deux dans le parc avion d'Air Algérie, ils datent de 1984. Focker : il en existe 7 de 40 places, dont la mise en circulation remonte aux années 1970. Ces appareils seraient proposés à la vente. L'Algérie a acquis ces deux dernières années 12 avions flambant neuf : Boeing 737-600 et 737-800, utilisés principalement sur les lignes internationales.