La Journée internationale de la femme a été célébrée officiellement cette année dans la wilaya de Ghardaïa. Une célébration symbolique toutefois étant donné les circonstances tragiques dans lesquelles elle intervient. Le programme a dû être allégé et les festivités annulées. Celui-ci (le programme) s'est résumé à la visite de deux expositions de tapis au CIAJ et au centre de formation professionnelle de Ben-Semra. Une activité artisanale qui fait aussi bien la réputation des femmes mozabites que celle de la vallée du M'zab, et pratiquement la seule à être exercée par ces dernières. Expliquant son choix pour Ghardaïa, Mme Boutheïna Cheriet, ministre déléguée à la Famille et à la Condition féminine, a déclaré que “c'est le cœur culturel de l'Algérie” et qu'il s'agit d'encourager le travail informel de ces femmes “qui ont su garder son cachet traditionnel au tissage alors qu'ailleurs, il a été très affecté par la modernisation”. Ce qui ne veut pas dire, pour la ministre déléguée, que la femme mozabite n'aspire pas à la modernité, mais dans le respect des coutumes auxquelles reste attachée la société mozabite. Mme Cheriet est allée jusqu'à affirmer que l'encouragement de l'activité artisanale équivaudrait à égaler la rente pétrolière. L'autre argument qui a présidé au choix de la ministre déléguée pour Ghardaïa est, selon ses propos, son désir de “casser un tabou” et d'éliminer “les a priori”. “On prétend que la société mozabite est fermée et qu'elle ne célèbre pas les évènements. Je dis que c'est faux. Elle possède une civilisation et une culture très anciennes”, a-t-elle indiqué. Dans la salle de conférences de la wilaya, elle a fait la lecture de la lettre adressée aux participantes par le président de la République. Il y a lieu de relever que dans cette lettre qui fait l'éloge des femmes qui “ont brisé les chaînes et cassé les tabous” à travers le monde, pas un mot sur le code de la famille qui a réduit la femme algérienne, qu'il invite à relever les défis imposés par la mondialisation, à une mineure à vie. Notons que la délégation officielle composée notamment d'épouses d'ambassadeurs et de représentants d'institutions onusiennes a visité un centre pour handicapés mentaux. Mme Cheriet a rappelé qu'une journée nationale de la femme sera bientôt décrétée. R. M.