Les prix des fruits et légumes au marché de Blida connaissent une hausse considérable, notamment la pomme de terre qui a pris des ailes déjà au mois de Ramadhan pour se maintenir autour de 75 à 80 DA. Jamais la patate, ce légume le plus consommé par les Algériens, n'a connu auparavant cette envolée. Au point où il a fait des émules de la banane qui s'annonce modestement à 65 DA. L'augmentation du prix de la pomme de terre sur le marché inquiète largement le consommateur qui s'incline forcément devant le diktat des commerçants. “Ne pas acheter la pomme de terre, c'est comme si tu n'as rien mis dans ta marmite”, explique une femme, qui a fait deux fois le tour du marché à la recherche de la patate moins cher. “Nous payons ce légume cher et les commerçants n'hésitent pas à nous tromper”, proteste un sexagénaire. “Sur le devant des étalages, ils exposent la meilleure qualité mais sur 1 kg de pomme de terre, vous trouverez la moitié pourrie”, ajoute encore le protestataire Au marché du centre-ville, certains commerçants expliquent cette hausse du prix de la pomme de terre par l'offre et la demande. D'autres disent que ce n'est pas encore la période de l'extraction de la pomme de terre, il faut attendre encore un mois. Au marché de gros de Boufarik, les commerçants donnent une autre son de cloche. Presque la majorité accuse en premier lieu les mandataires qui ont des chambres froides d'être derrière cette hausse du prix. “Ils achètent des tonnes et des tonnes, ensuite ils les mettent dans les frigos pour les commercialiser au moment où le légume est fortement demandé”, explique un commerçant qui a juré de ne plus acheter cette marchandise tant qu'elle s'affiche à ce prix. “C'est le légume des pauvres. Comment peut-on les priver de ça ?” explique encore le commerçant qui incrimine aussi les détaillants de prendre une trop grande marge de bénéfice. De son côté, le responsable de la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Blida a déclaré récemment, sur les ondes de la radio Mitidja, que la hausse du prix de la pomme de terre est due au manque de terres dans la région de la Mitidja pour cultiver ce légume. K. FAWZI