Après avoir décidé de se retirer de la ligue régionale, (voir Liberté de dimanche dernier), les arbitres de Béjaïa jettent l'éponge sur le plan national. Dans une lettre adressée au président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, ils expliquent les raisons de cette grave décision. Voici la lettre envoyée à la FAF dans son intégralité. “Nous, arbitres de la wilaya de Béjaïa, tous grades confondus, venons par la présente déposer, à dater du 08.03.2003, notre démission collective des instances d'arbitrage au niveau national (CCA) et régional (CRA/LRFC) pour la simple et unique raison que nous ne disposons pas du même statut que l'ensemble des arbitres de la corporation. Nos appels et rappels, moult fois réitérés, se sont heurtés au silence des responsables de ces structures, qui, en chefs suprêmes, refusent le dialogue et s'entêtent à gérer l'arbitrage comme s'il s'agissait d'un héritage personnel.” Par rapport à la CCA : Nous sommes considérés comme des arbitres de seconde zone quoique nous ne sommes jamais mêlés à des affaires douteuses, et c'est là notre point fort, nous ne sommes pas des maquignons mais des chevaliers du sifflet, dont le souci majeur est l'application des lois du jeu. Nous bénéficions de désignations quelconques, juste pour calmer les esprits alors que des arbitres à la démarche douteuse, et M. le président de la CCA en sait quelque chose, sont régulièrement sollicités. La coupe d'Algérie du 02 et 03 mars 2003 illustre, on ne peut mieux, ce mépris affiché envers nous puisqu'aucun de nous n'a été désigné, malgré le nombre impressionnant de rencontres. En conclusion, la CCA ne nous reconnaît pas ou plus. Par rapport à la CRA : Même scénario. Il suffit d'exploiter les BO de la LRFC pour se rendre à l'évidence. Nos arbitres, les maîtres du sifflet attendent leurs désignations comme de la charité alors que d'autres arbitres sont désignés chaque semaine, voire deux fois par semaine. La CRA n'a pas besoin de nous, alors nous la quittons de notre propre chef. Nous savons que nous pouvons encore rendre de précieux services à l'arbitrage que nous exerçons par vocation et non pour un quelconque intérêt matériel, mais ce geste, que nous assumons avec responsabilité, nous procurera un réconfort moral certain (désormais, nous n'attendons plus rien de ces structures). Nous savons aussi que nos langues déliées nous pénalisent fortement, mais tant qu'elles transmettent le message de nos cœurs révoltés et chagrinés par autant d'injustices et d'imperfections, nous en tirerons une nette satisfaction. Nous resterons au service de notre ligue de wilaya dont nous prendrons en charge les championnats, en attendant tranquillement que des mesures de redressement soient entreprises dans l'intérêt de notre arbitrage et de notre football. Recevez, monsieur le président, nos salutations sportives les meilleures.