Le procureur général d'Israël recommande que le président Moshé Katsav renonce provisoirement à son poste jusqu'à la conclusion de l'enquête sur les allégations de viols et de harcèlement sexuel dont il est l'objet. Selon le ministère de la Justice, Menachem Mazuz a émis cet avis consultatif en réponse à une demande de la Haute Cour, saisie par un avocat privé, réclamant la démission du chef de l'Etat. La police affirme disposer de suffisamment de preuves à l'encontre du chef de l'Etat, qui nie farouchement avoir commis des actes répréhensibles. Plusieurs employées ayant travaillé avec le président âgé de 60 ans à la présidence ou, précédemment, au ministère du Tourisme ont porté plainte pour viol ou harcèlement sexuel. Selon le ministère de la Justice, Mazuz a déclaré à la Haute Cour que la gravité des accusations portées contre le président devrait l'inciter “à envisager de renoncer lui-même temporairement à ses fonctions en demandant à la Knesset de déclarer son incapacité provisoire”. Les services de la présidence ont refusé de commenter l'avis émis par Mazuz. De son côté, le ministère de la Justice tente actuellement d'établir si les preuves accumulées contre Katsav justifient de poursuivre — ce qui serait une première en Israël pour un président en exercice — Katsav pour crime. Mazuz, qui détient le dernier mot sur le point de savoir s'il y aura un procès, a estimé que dans ce cas, le chef de l'Etat devrait renoncer à ses fonctions en attendant le verdict. Une fois officiellement inculpé, a précisé le ministère de la Justice, “ce serait contraire à la procédure et à la bienséance que le président reste en place”.