Les hautes sphères de l'Etat hébreu sont, plus que jamais, éclaboussées par des scandales à répétition. Hier, dimanche, la justice israélienne a ordonné à la police d'ouvrir une «enquête préliminaire» sur l'éventuelle implication du Premier ministre Ehud Olmert dans des délits liés à la privatisation d'une banque. Cette procédure doit permettre de déterminer s'il existe suffisamment de preuves pour donner lieu à l'ouverture d'une enquête criminelle à l'encontre du Premier ministre. Déjà, le contrôleur de l'Etat avait examiné, il y a dix mois, cette affaire qui concerne la privatisation de la deuxième banque de l'Etat, et recommandé auprès du procureur général d'examiner le dossier et d'envisager une enquête criminelle. Olmert, soupçonné d'être intervenu alors qu'il était ministre des Finances par intérim l'an dernier en faveur d'un homme d'affaires candidat à la reprise d'une partie du capital de la banque, a déjà été impliqué dans plusieurs enquêtes pour corruption au cours des mois passés, mais aucune charge n'a été retenue contre lui. Le président Moshé Katzav, soupçonné de viols et de harcèlements sexuels, a refusé, hier soir, dans l'immédiat, de se démettre provisoirement de ses fonctions comme lui suggère de le faire le procureur général. Au terme d'une enquête de trois mois, la police israélienne avait recommandé au procureur général d'engager des poursuites contre Katzav. Depuis lors, le président s'efforce d'assumer ses fonctions comme si de rien n'était. S'il est inculpé, Katzav risque de 3 à 16 ans de prison ferme.