Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué que ni lui, ni le P-DG de Sonatrach n'ont eu connaissance du rapport de l'IGF, ni n'ont été convoqués par la justice dans ce qui est convenu d'appeler l'affaire BRC. Son passage, hier, dans l'émission “En toute franchise” de la Chaîne III de la Radio nationale lui a donc permis de s'exprimer sur une affaire qui a soulevé, ces dernières semaines, une grande controverse. Le ministre s'est d'ailleurs demandé, pourquoi un tel harcèlement sur le ministère de l'Energie et des Mines pour une petite société qui n'a fait que son travail. Cette société, a ajouté le ministre, relève de son ministère au même titre que la BNA, à titre d'exemple, relève du ministère des Finances. Et ce n'est pas pour autant que c'est le ministère des Finances qui doit répondre pour ce qui a été fait par cette banque. M. Khelil a tenu à souligner, à l'occasion, que les clients de BRC sont le ministère de la Défense et la sonatrach. D'un autre côté, il a rappelé que les marchés de gré à gré sont permis autant le ministère de la Défense que par Sonatrach. Ils ont une directive qu'ils appliquent et qui leur permet de le faire. Il a ajouté, à cet égard, qu'une grande partie des contrats qui sont passés par Sonatrach sont des contrats de gré à gré. “Vous ne pouvez pas passer des contrats d'appels d'offres si vous devez changer une pièce détachée où vous devez faire une maintenance d'un machine”, a précisé le ministre. Il y a donc, selon lui, des situations où l'option des marchés de gré à gré s'impose d'elle-même. M. Khelil a souligné, cependant, qu'il est possible qu'après avoir passé des marchés de gré à gré, de demander à celui qui prend le marché de faire des appels d'offres pour les différents item qui rentrent dans le cadre de son marché, c'est ce qu'on appelle le “open book”, qui existe dans le secteur des hydrocarbures et beaucoup d'opérations de ce genre sont faites dans le secteur. Concernant la question de la surfacturation évoquée dans ce marché acquis par BRC, le ministre a estimé que c'est aux spécialistes de déterminer s'il y a en surfacturation ou pas. BRC est une vieille société qui a été créée dans les années 90 en association entre Sonatrach et le Centre de recherche nucléaire de Draria qui s'appelait, à l'époque, société condor. Ensuite, elle a fait appel à la participation de Halliburton comme partenaire avec 49%. Cette société, a souligné le ministre, est une société qui emploie plus de mille ingénieurs et qui fait surtout de l'engeniring, de la construction et de l'assemblage. Des métiers très rares au niveau des sociétés existant en Algérie. Il n'y a pas en Algérie une société qui fait ce genre de travail. Par ailleurs, BRC est une filiale de Sonatrach qui a une gestion autonome, son conseil d'administration et qui fait du travail pour le ministère de la Défense, pour Sonatrach et pour d'autres sociétés. C'est une entreprise qui, à travers toutes ses réalisations, a accumulé une grande expérience dans le domaine de l'engenering, de la construction et de l'assemblage. Le passage de M. Khelil sur les ondes de la Radio Chaîne III a été aussi l'occasion pour lui de revenir sur d'autres sujets, notamment les amendements à la loi sur les hydrocarbures et plus précisément sur les taxes sur les super profits mis en place, selon lui, pour écrémer ces profits exceptionnels des contrats qui ont été négociés dans les années 80 et début 90 et qui pour leur majorité n'avaient pas inclus une formule qui permettrait à l'Etat d'écrémer une bonne partie de ces super profits. C'est, pour le ministre, une normalisation de ces contrats qui vont rapporter à l'Etat 1 milliard de dollars supplémentaire par an. Pour ce qui est du marché pétrolier mondial, le ministre a estimé que l'Opep, en décidant de la baisse de 1,2 million de barils jour, a pris la bonne décision. Il a ajouté que tous les membres du cartel ont appliqué cette décision, à commencer par l'Algérie qui a baissé sa production de 59 000 barils/jour. Il est très évident, pour le ministre, que durant les prochains mois il y aura une stabilisation des prix. Mais, a-t-il ajouté, il est fort possible qu'à la faveur de la rencontre d'Abuja, le 15 décembre prochain, le cartel décide d'une deuxième diminution pour raffermir encore plus la stabilisation du prix du pétrole.